Ce 4 avril, je me suis pris un puzzle dit impossible ; à vrai dire cet épithète n’avait du être qu’un argument de vente pour ceux qui l’ont édité, une tentative de séduire ceux qui aiment les défis, rien d’autre. Je me souviens de ces énigmes où le jeu en valait deux fois plus la chandelle uniquement parce qu’on disait que seuls deux pour cent de la population y arriveraient.
Pour en revenir à mon puzzle, je l’ai monté pièce par pièce en deux semaines à peine : 500 pièces formant une magnifique aquarelle, une image printanière où on imagine, plus qu’on ne voit, des papillons se posant sur des arbres en fleurs. J’avais surtout craqué pour l’image finale, ce mélange de tons roses, gris, bleus etc. Je prenais le temps et le plaisir après le travail d’analyser ces nuances de couleurs, ces dégradés de teintes qu’il fallait minutieusement distinguer afin de mettre bout à bout les pièces de mon jeu. Et mon puzzle impossible prenait forme assez facilement, assez rapidement. J’en étais presque déçue.
À aucun moment avant de déposer la pièce finale, je ne m’étais vraiment attardée sur le qualificatif impossible. Et pour finir, j’ai trouvé ridicule qu’ils aient pu poser une telle mention sur un casse-tête qui n’en était pas un finalement ; ça frisait le dol. Peut-être que certains ne sont pas arrivés au bout de ce puzzle, il leur aura manqué la patience ou peut-être se sont-ils réfugiés dans cet attribut « impossible » pour ne jamais y arriver. Quand on se dit que ce n’est pas faisable, on ne peut pas le faire.
Petite, j’adorais les puzzles, les faciles, puis je m’énervais sur ceux qui étaient un peu plus complexes. J’ai donc décidé de ne plus poursuivre cette passion qui défiait parfois mon flegme. Je n’ai pas réussi à être le génie des puzzles. Mais j’ai appris une leçon en me replongeant dans cette aventure : avec la dose de sang-froid nécessaire, on arrive au bout des épreuves, à force de patience et de persévérance. En réalité, rien n’est impossible !
MM