Le 25 Novembre est la date choisie par l’ONU en 1999 pour la journée de la lutte contre les violences faites aux femmes. Il serait illusoire de penser que ces violences sont loin de nous ou propres à d’autres sociétés. Qu’elles soient physiques, sexuelles ou psychologiques, chaque société continue d’abriter plus ou moins impunément des sévices contre les femmes.
Une femme sur trois en serait victime. Mais laissons de côté ces chiffres qui font certes froid dans le dos mais qui anonymisent. Tant qu’on peut, sans aller contre leur volonté d’anonymat, nommons ces victimes, donnons des visages à ses victimes afin qu’elles ne subissent pas notre oubli après les coups, le meurtre, le viol, la torture, le harcèlement.
Rappelons-nous de l’Indienne Reshma Qureshi, victime d’attaque à l’acide pour avoir osé dire non. Désormais, elle exhibe fièrement son visage brûlé. Cette année, c’est sur le podium de la Fashion Week de New York qu’entre émotions et mode, elle nous a montrées à toutes que cette attaque n’a pas eu raison de sa beauté, ni de son succès. De quoi redonner la force aux milliers de femmes victimes de ces attaques par an.
Souvenons-nous du regard rêveur d’Aïssatou Sow, 21 ans, morte le 30 octobre dernier à l’hôpital Henri Mondor de Créteil des suites des coups de son ancien compagnon. Jaloux et furieux, celui-ci avait attendu son retour d’une soirée pour battre Aïssatou parce qu’elle ne voulait plus le voir. Une femme sur deux assassinées le serait sous les coups d’un compagnon.
Imaginons qu’on doive apprendre le Karaté, non pour le plaisir mais pour survivre comme les «Karate Grannies ». Ces femmes d’un certain âge au Kenya ont choisi de se défendre contre les viols qu’elles subissent régulièrement parce qu’elles ne seraient pas porteuses du VIH . Désormais, elles savent faire battre en retraite leurs agresseurs en s’entraînant quotidiennement au Karaté
L’idéal reste un monde dans lequel aucune femme n’aura à apprendre à se battre pour se préserver d’éventuelles agressions sexuelles, un monde dans lequel des collants avec des poils rugueux ne devront pas être commercialisés pour repousser tout agresseur sexuel potentiel. Pour le réaliser, un très gros travail de communication et d’éducation s’impose contre la culture du viol. Il est temps d’éduquer femmes comme hommes, filles comme garçons à ne plus être ni acteurs ni vecteurs de ces violences de quelque manière que ce soit. Non aux violences faites aux femmes !
Élie