Category Archives: Égérie de pique

27Mar/17

Aux frontières de nos clics

Internet nous abreuve d’informations constamment, que nous soyons à la quête desdites informations ou non. Lors de nos recherches d’informations via tel ou tel moteur de recherche, des suggestions sont proposées pour répondre « au mieux » à notre requête. Les algorithmes doivent alors donner la réponse la plus précise possible avec une certaine impartialité. Cette impartialité dans l’accès aux contenus est primordiale.

En France, la loi essaie de garantir cette impartialité en érigeant en principe la neutralité du net. Par ailleurs, bien des pays se sont pourvus d’un organe d’observation, parfois régulateur, appelé ici CNIL, là CNPD, afin de réguler l’utilisation des données des citoyens, que ce soit par les organismes publics ou par les entreprises privées. L’encadrement de la collecte et de l’utilisation des données est crucial pour défendre l’impartialité des informations délivrées.

En effet, il ne faut pas sous-estimer les informations capitales obtenues sur nous à travers la collecte directe ou indirecte de nos données personnelles. L’on doit ne pas perdre de vue que le moindre clic permet de nous profiler. Une perte de contrôle sur nos données personnelles peut nous nuire. On peut certes prétendre qu’on a rien à craindre de l’usage de nos renseignements car on n’a rien à cacher. Néanmoins, détrompons-nous : la collecte de nos données a des conséquences plus lourdes et des enjeux bien plus colossaux. Il suffit de voir la valorisation des entreprises qui en font le commerce, telle Google, passée première capitalisation boursière dernièrement, pour s’en convaincre.

La marchandisation de nos données est en plein boom depuis la décennie dernière et ne cesse de croître. Elle se fait souvent à notre insu et toujours à nos dépends. Il est vrai que certains moteurs de recherche, comme DuckDuckGo ou Qwant, se sont positionnés avec l’argument de protéger la vie privée. Il n’empêche que ces moteurs collectent également des données pour se financer. La différence avec les autres se trouve dans le fait que la commercialisation de leurs statistiques se fait après une certaine anonymisation des données-utilisateur. Les résultats de nos recherches peuvent y paraître ainsi moins pertinents. C’est le signe qu’une certaine impartialité est assurée par rapport à notre profil.

De plus en plus de sites nous proposent des suggestions qui ne sont pas directement sollicitées par une recherche. Ces offres s’appuient pourtant sur notre historique de navigation, notre profilage. Il est déjà intrusif qu’on nous propose des publicités de chaussures parce que notre dernière recherche était un cordonnier. Mais les limites de l’invasion sont franchies lorsque Internet nous connaît si bien qu’il nous propose des articles d’actualité ne répondant qu’à notre supposé centre d’intérêt, notre supposée appartenance politique, notre idéologie, etc.

Malheureusement, les algorithmes chargés de nous proposer des actualités sur notre Google, notre Yahoo, notre Facebook, s’appuient désormais sur un tel profilage. Ces articles ne font alors que nous conforter dans nos opinions. Ils nous montrent une réalité biaisée des parutions sur internet bien plus diverses.

Nos recherches ne nous présentent que la face du monde que l’algorithme a décidé de nous montrer, basé sur ce qu’il suppose qu’on a envie de voir. D’une certaine façon, il nous est ainsi retirée la possibilité de réfléchir, de débattre, de nous forger une autre opinion sur chaque sujet. Ce système enlève également toute audience à qui voudrait proposer, émettre une nouvelle idée, de nouveaux arguments. Il ferme le débat démocratique, contradictoire ; il enferme l’individu dans un agrégat de semblables ne pouvant que se rencontrer qu’entre eux.

Il est urgent de prendre conscience de notre manipulation par ces algorithmes et leurs suggestions. À défaut de les contraindre à une certaine impartialité, il faut de nous-même varier nos sources d’information, rester curieux et toujours aller chercher l’information, en faire une lecture active et ne pas accepter qu’elle nous soit seulement déversée, comme elle l’était par la télévision du siècle dernier.

Élie

12Mar/17

Ces personnages de séries qui nous poussent à l’introspection

On croit se connaître jusqu’à ce que les circonstances nous révèlent à nous-mêmes et aux autres. C’est au contact des épreuves qu’on se découvre réellement, qu’on connaît ses vrais désirs, qu’on se façonne. Ces deux personnages de séries nous poussent à regarder à l’intérieur de nous, à nous questionner sur qui l’on est vraiment. Ils nous montrent à quel point nos apparences innocentes peuvent cacher des personnalités insoupçonnées, peuvent refouler des désirs inavouables. On a l’impression qu’ils dupent leur entourage jusqu’à ce que l’on réalise qu’ils sont les premières victimes de leur imposture, qu’ils sont prisonniers de leurs propres artifices.

Noah Solloway dans The Affair

On arrive à bout de souffle à la fin de la saison 3, conçue normalement pour être la dernière, tant on est drainé dans un drame intense. Cette fin nous suffit. Mais une quatrième saison serait commandée pour cette série créée par Sarah Treem et Hagai Levi. On n’en peut plus du personnage de Noah, père aimant et attentionné qui s’est embarqué dans une « aventure amoureuse » avec Alison Lockhart, une femme mariée, ruinant leurs deux mariages, brisant sa famille, perdant l’estime de ses enfants. Cependant, on se rend compte qu’avant cette infidélité, l’apparent mariage heureux de Noah était un mensonge, une réalité façonnée, d’où son envie d’échappatoire.

Noah est un professeur de lettres à l’université et un écrivain qui n’avait pas encore connu de succès. Il se retrouvait dans l’ombre de son beau-père, un auteur éminent. Celui-ci l’a toujours traité avec mépris et condescendance. Incapable de faire respecter ses décisions pour sa famille, réduit à vivre dans une maison payée par sa belle famille, Noah se sentait pris en otage par sa femme dans un milieu bourgeois où il ne se sentait plus à sa place.

Même si les conséquences de son infidélité ont été ravageuses pour tout son entourage, Noah s’imagine vivre un amour rare qu’il ne veut pas laisser s’échapper alors que tout son univers s’effondre. On ne sait pas s’il a raison. Mais on sent qu’il est un être profondément brisé qui se fuit. En fait, il ne fuit pas la réalité, il la façonne à l’envi. En tant que romancier, il a une certaine maîtrise de cet art. On se rend compte au fil des épisodes qu’il est complètement perdu dans sa propre histoire et que cette confusion remonte à sa jeunesse.

Noah est attiré par Alison parce qu’ils sont tous les deux brisés. Contrairement à lui, dès le début, Alison reconnaît qu’elle « meurt lentement ». En effet, elle connaît les raisons de cette mort : elle a perdu un enfant, elle a d’une certaine manière renoncer à vivre depuis. Cette liaison a le mérite de l’avoir reconnectée à la vie. Noah, quant à lui, a envie de sauver Alison, de la protéger, mais il ne réalise que très lentement ses propres tourments.

Au delà des questionnements sur le mariage, The Affair nous entraîne dans une réflexion sur le désir. « On en vient à aimer son désir et non plus l’objet de son désir », disait Nietzsche. On se demande sans cesse si les « amants maudits » s’aiment réellement ou aiment plutôt leur passion, cette nouvelle sensation qui les réveille de leur mort respective, qui les renouvelle et qui défie leur entourage.

Walter White (Walt)

Dans Breaking Bad, la série créée par Vince Gilligan, le personnage de Walter White, incarné avec brio par Bryan Cranston, nous rappelle que l’enfer est pavé de bonnes intentions. En effet, ce chimiste brillant est devenu professeur et laveur de voitures pour joindre les deux bouts. Il apprend qu’il est atteint d’un cancer du poumon et qu’il n’en a pas pour longtemps à vivre. C’est un personnage qui est tout de suite attachant. Même s’il prend des mauvaises décisions, on comprend qu’il na pas le choix. Il faut qu’il paye ses soins et il faut qu’il assure les études de ses enfants ainsi que l’avenir de sa famille.

Aux grands maux, les grands remèdes : il se retrouve « malgré lui » à mettre son expérience de chimiste à profit et devient un fabricant notoire de méthamphétamines. Mais ce choix provisoire qu’il a fait pour assurer à sa famille une sécurité financière redéfinit toutes ses autres décisions. Il se crée un personnage fictif, Heisenberg, un véritable baron de la drogue, pour dérouter la police. Au fil des épisodes, on réalise que le nom de Heisenberg fait trembler le milieu impitoyable des trafiquants de drogue. Le contraste est saisissant entre Heisenberg et le mari soumis, le professeur chahuté, le laveur de voiture docile, le père affectueux qu’est Walter.

En cinq saisons, Walt, le personnage sympathique acculé par la maladie et les soucis financiers se transforme complètement en Heisenberg, le baron de la drogue, froid, calculateur, cynique. C’est à se demander si ce double maléfique n’était pas sa véritable personnalité. On se désole de réaliser qu’il s’enfonce de plus en plus dans l’horreur et que les raisons initiales de sa transformation ne sont même plus celles qui le poussent à continuer à fabriquer et à distribuer de la drogue.

Walter veut désormais dominer le milieu, éliminer ses rivaux, affirmer sa suprématie, asseoir son pouvoir et s’assurer une sorte d’impunité à tout prix. Même Jesse Pinkman, son ancien élève avec qui il s’est associé dès le début ne reconnaît plus Walter. Jesse est initialement le personnage problématique : il est sans volonté, peu brillant dans ses choix de vie, drogué et facilement manipulé par Walter. Cependant, des deux protagonistes, c’est lui qui se rend compte de la dérive de leur entreprise commune.

Walter, pour sa part, semble ne plus avoir de limites. À la fin, on en vient désespérément à chercher s’il reste encore un peu de Walter dans Heisenberg.

Élie

08Mar/17

Tous pour toutes

On met à l’honneur ce 8 Mars la lutte pour les droits des femmes. À en croire certaines réactions, on n’aurait plus le droit de célébrer qui que ce soit. Quand un groupe social très peu représenté est célébré, la réaction des autres est systématiquement de réclamer cette attention pour eux, de souligner leur exclusion, d’essayer de faire culpabiliser ceux qui sont mis à l’honneur.

Il est devenu impossible de mettre l’accent sur les problèmes d’une minorité sans offusquer une partie de la majorité réactionnaire. Ainsi, le 25 novembre, dédié à la lutte contre les violences faites aux femmes et le 8 mars, consacré à la lutte pour les droits de la femme, certains ne dérogent pas à cette légèreté. Ils affirment qu’il faudrait réclamer des droits pour tous et non pour la femme. Ce serait pour ces individus la preuve ultime de l’égalité entre hommes et femmes. Or, rappelons-le, c’est parce que cette égalité est loin d’être réelle qu’une journée comme le 8 Mars existe. Leur raisonnement emprunte donc soit à la malveillance soit à la naïveté, mais il démontre surtout à quel point la lutte pour l’égalité des droits sera encore longue tant certains peinent à reconnaître la simple raison de ce combat.

Initialement l’idée de la journée des droits de la femme s’était construite pour assurer aux femmes le droit de vote, le droit de décider dans la société, le droit d’avoir une voix qui compte. La journée du droit des femmes continue d’avoir, au delà du droit de vote acquis pour certaines, la mission d’attirer l’attention sur les autres inégalités dont sont victimes les femmes, de construire un monde où les femmes auraient les mêmes droits que les hommes, en théorie et en pratique.

Tous ceux qui s’estiment lésés par cette journée des femmes devraient rejoindre la mission de cette journée. En réalité, cette journée des femmes n’exclut personne. Selon la formule consacrée par l’auteure féministe nigériane Chimamanda Ngozie Adichie, « nous sommes tous des féministes »ou plutôt nous devrions tous être des féministes. Femmes ou hommes, nous sommes tous invités au quotidien à faire de l’égalité homme et femme une réalité dans notre société.

La démarche d’inclure pleinement les hommes à travers l’éducation consacrera le succès de la cause. Cependant, parallèlement à cette implication des hommes, le féminisme doit pouvoir prendre en compte la pluralité des femmes. Lutter pour les droits des femmes, ce n’est pas choisir un idéal féminin à la place des femmes, mais c’est lutter pour que chaque femme ait le droit de faire ses propres choix selon son idéal.

Dina

26Fév/17

Un aperçu des nouveaux mondes

Dans un article paru dans la revue Nature, le 2 mai 2016, l’équipe belge de Michaël Gillon de l’Université de Liège fait part de la découverte de 3 planètes autour d’une même étoile. Cette étoile ‘naine’, baptisée depuis Trappist-1, est à quelques 39 années-lumières de chez nous. Découvrir des planètes au delà de notre système solaire n’est plus un exploit inédit ; c’est d’ailleurs l’une des grandes quêtes des astronomes depuis une vingtaine d’années.

L’instrument TRAPPIST*, installée à l’Observatoire européen austral (ESO) au Chili

Pour l’anecdote, l’acronyme pour dénommer le télescope a été inspiré par la bière belge des moines trappistes. L’équipe belge baptisera certainement les planètes découvertes dans le même thème. Ce n’est pas Lucy qui contredirait l’originalité des noms donnés par les chercheurs à leurs découvertes.

La particularité du nouveau système découvert est que l’étoile est assez petite ; les planètes en sont très proches. Ce système est encore plus petit que l’orbite de Mercure. Du fait de ces orbites rapprochées, les périodes de rotation sont assez courtes. Le transit de ces planètes devant leur étoile est donc très fréquent. Ce qui a facilité sa découverte par l’équipe belge, c’est la conjugaison de la faible luminosité de l’étoile, de la fréquence des transits et aussi le fait que la Terre est juste placée dans le plan de l’elliptique du système de Trappist-1. Trois planètes rocheuses avaient, pensait-on, été repérées.

L’importance de l’observation a suscité l’intérêt d’autres équipes d’astronomes. La NASA mobilisa son télescope spatial Spitzer** pendant 22 jours – un autre record de cette découverte – et les astronomes identifièrent au total 7 planètes rocheuses de taille comparable à celle de la Terre, dont 3 susceptibles d’abriter de l’eau à l’état liquide. Cela justifia une nouvelle parution dans le magazine Nature, le 23 février 2017.

Nikole Lewis, astronome au Space Telescope Science Institute de Baltimore, annonçant la découverte des 7 planètes au QG de la NASA à Washington

Techniques de détection des systèmes planétaires :

  • Méthode dite du transit: observation de la luminosité d’une étoile pour détecter une baisse de luminosité au passage d’un corps passant devant son disque lumineux (TRAPPIST : le télescope terrestre a pu déterminer les fréquences des orbites, ainsi que la taille des planètes).
  • Méthode directe: observation directe de la lumière d’une exoplanète (Spitzer : le télescope orbital peut déterminer la température, les vents et la composition des planètes).

L’importance n’est pas la possibilité de coloniser ces planètes. Pourtant, elles ont une surface solide, une taille comparable à celle de la Terre, donc une gravité comparable. Certaines sont à la bonne distance de leur étoile ce qui leur permettrait d’avoir la juste température pour abriter de l’eau à l’état liquide. Cependant, ces planètes présentent toujours la même face à leur étoile, comme la Lune à la Terre. Ainsi les effets de marée dûs au faible rayon de leur orbite ont synchronisé leur rotation autour d’elles-même avec leur rotation autour de l’étoile. En conséquence il y aurait une absence d’alternance jour/nuit, d’où une météo difficile à gérer. De toute façon, les observations n’ont pas encore permis de déterminer les compositions exactes de leurs atmosphères. De plus, le voyage pour s’y rendre devrait prendre plusieurs siècles et plusieurs générations de spationautes. Nous n’y sommes pas encore prêts, loin de là.

Le système planétaire autour de Trappist-1. Les tailles des objets sont à l’échelle, mais les distances sont réduites d’un facteur 10. La couleur de l’étoile est réaliste. La zone bleutée indique la région où la présence d’eau liquide est possible en surface des planètes. La zone grisée indique la gamme possible de distances orbitales pour la planète. ©Franck Selsis, Laboratoire d’astrophysique de Bordeaux (CNRS/Université de Bordeaux).

L’intérêt de cette découverte est de pouvoir observer 7 planètes d’un coup, de tenter d’y déceler des traces d’activité biologique. Toute la quête des exoplanètes*** réside dans un questionnement : sommes-nous seuls ? Si oui, pourquoi ? Et sinon, dans quelle proportion, la vie est-elle présente et sous quelle forme ? Ce système est une pièce importante du puzzle pour parfaire le modèle statistique nous permettant d’imaginer l’univers.

La cosmologie actuelle retient le postulat que l’univers est uniforme dans sa globalité, homogène et isotrope, présentant à différentes échelles à peu près les mêmes structures. Toutes les observations continuent de l’affirmer : L’univers présente des galaxies organisées en amas, réparties suivant des filaments. Les galaxies, bien que de formes variées sont constituées de trous noirs, de systèmes stellaires et de nuages de gaz. Dans toutes ces similitudes, trouver de la vie dans un autre système stellaire confirmerait cette homogénéité de l’univers.

En observant qu’une seule variante de la vie, cette vie terrestre à laquelle nous appartenons, nous avons une vision biaisée de ce qu’est la vie. On ne se réfère qu’à la vie carbonée dans un milieu constitué d’eau, la seule qu’on connaisse. C’est d’ailleurs le seul critère qui est utilisé actuellement pour déterminer la zone ‘habitable’ des orbites des planètes. Se pourrait-il que la vie ait pris d’autres formes ? Quelle chimie autre que celle du carbone permettrait la vie ? Des espèces conscientes existeraient-elles ailleurs ? Pourrons-nous interagir avec elles un jour ?

Laura

*TRAnsiting Planets and PlanestIsimals Small Telescope: un télescope installé au Chili pour observer la ciel du coté austral de la terre.
**ou SIRTF, Space Infrared Telescope Facility: un télescope placé en orbite en 2003 autour du soleil, assez loin pour ne pas être perturbé.
***exoplanète: une planète orbitant autour d’une autre étoile que le soleil.

Deux planètes passant devant Trappist-1 – Vue d’artiste – NASA/ESA/STScI/J. de Wit (MIT)
24Fév/17

Black history month

Ces trois femmes noires qui vont encore nous inspirer en 2017

Février c’est le black history month aux États-Unis et au Canada. Tout au long de ce mois de l’histoire des Noirs ou des Afro-Américains, sont mises en lumière des personnalités afro-américaines et leurs réalisations ayant marqué l’histoire.

À notre manière, nous avons choisi non pas juste d’honorer des personnalités contemporaines mais de mettre l’accent sur les valeurs qu’elles prônent à travers leur parcours. Nous avons choisi trois femmes qui vont probablement (encore) nous inspirer dans leur art respectif en 2017.

La créativité et l’ambition : Issa Rae

À 32 ans, Jo-Issa Rae Diop est une actrice, réalisatrice, productrice et créatrice de web-série. De Awkward Black Girl à Insecure, on la voit évoluer de manière incroyable avec toutes ses casquettes. Même si elle n’a pas obtenu la récompense, sa récente nomination aux Golden Globes dans la catégorie des meilleures performances d’une actrice dans une comédie est une consécration de sa créativité et de son dur labeur. Sur cette lancée, nul doute que le meilleur de sa carrière reste à venir.

La persévérance et le talent : Viola Davis

C’est la première femme noire à recevoir aux Emmy Awards le prix de la meilleure actrice dans une série dramatique « How to get away with murder ». On l’a vue au début de cette année 2017 poser aux côtés de son étoile à Hollywood Boulevard, le couronnement d’une longue et brillante carrière qui a parfois manqué d’opportunités. Elle a d’ailleurs en Septembre 2015 dans un merveilleux discours pointé du doigt ce manque d’opportunités « La seule chose qui sépare les femmes de couleur de n’importe qui d’autre ce sont les opportunités (…) On ne peut pas gagner un Emmy pour des rôles qui n’existent tout simplement pas. »

La Force et la confiance en soi : Serena Williams

À 35 ans, elle remporte l’open d’Australie. En remportant son 23ème titre en grand Chelem, battant le record de Steffi Graf. Elle poursuit son rêve de devenir la plus grande joueuse de tennis de tous les temps avec une réelle détermination et une grande confiance en ses capacités.

Par ailleurs, elle assume pleinement sa féminité, malgré de nombreuses critiques sur ses formes. Comme elle le prône, il ne faut jamais s’excuser d’être une femme, d’être noire ou d’être qui l’on est tout simplement.

Élie

23Fév/17

Le prix humanitaire 2017 de la Havard Foundation

Qui est selon la Havard Foundation l’humanitaire de l’année 2017 ?

La chanteuse et actrice, Robyn Rihanna Fenty ! Êtes-vous surpris ? En réalité, on est peu surpris quand on connaît la place qu’occupent certaines causes dans le cœur et surtout dans les actions de Rihanna qui, a fêté ces 29 ans, ce lundi 20 février.

D’une part, elle a un véritable engagement pour l’éducation des jeunes en général et en particulier pour celle des filles et des jeunes défavorisés. On se souvient du fameux tweet adressé au président français, François Hollande au sujet du fonds Education cannot wait, fonds destiné à scolarisé les jeunes dans les zones de guerre et de catastrophe naturelle. Rihanna a demandé à ses fans de faire appel à Justin TRUDEAU pour soutenir le fond. La chanteuse a elle-même mis sur pied un programme de bourses scolaires de la fondation Clara et Lionel pour les étudiants aux USA en provenance des pays caribéens.

Rihanna vêtue d'une parure de carnaval argentée, avec bouquet de plume hérissant le dos

Rihanna au Carnaval de BridgeTown – Barbade

D’autre part, sa fondation est également engagée contre le cancer. Ainsi, elle a aidé à la mise en place d’un centre d’oncologie et de médecine nucléaire à l’hôpital Queen Elisabeth à la Barbade, en hommage à sa grand-mère, décédée du cancer.

C’est la première fois que ce prix du Professeur Peter J. Gomes honore une chanteuse. Se sont vues décerner cette distinction des personnalités comme les secrétaires généraux de l’ONU Boutros Boutros-Ghali, Kofi Annan, Ban Ki-Moon ou le joueur de tennis et activiste Arthur Ashe. Rihanna recevra son prix le 28 février 2017. On lui souhaite une bonne continuation dans son œuvre humanitaire.

Laura

22Fév/17

Au cinéma : le dilemme de la semaine

Impossible de faire un choix entre le thriller et le drame, entre Split et Fences. Nouvellement à l’affiche, ce mercredi 22 février, ces deux films sont nos favoris cette semaine.

Split : un thriller audacieux sur les troubles de la personnalité

Kevin, un patient du docteur Fletcher présente à lui seul 23 personnalités différentes. Écrit, coproduit M. Night Shyamalan, ce film a été inspiré par un fait réel. Billy Milligan, un Américain est arrêté pour un viol, dans les années 1970. Cependant, il n’est pas reconnu responsable de l’acte car souffrant de trouble dissociatif de l’identité.

Une part de vous aura beau vous dire qu’il est incroyable, impossible que 23 personnalités se retrouvent dans une même personne. Une autre part de vous restera tout de même fascinée par ce défilé d’identités hétéroclites : selon la personnalité, les vêtements, attitudes, voire l’apparence physique changent complètement. Ainsi, il est spectaculaire de voir James McAvoy endosser tour à tour toutes ces différentes personnalités de Kevin.

Fences : Un drame merveilleusement bien joué

Cette pièce de théâtre d’August Wilson, prix de la meilleure œuvre théâtrale en 1987 passe au grand écran avec pour réalisateur, Denzel washington. Cette pièce lui avait valu le Tony Award du meilleur acteur en 2010. Comme au théâtre, il incarne également dans le film Troy Maxson, un père de famille. Dans les années 1950, Troy a dû faire une croix sur ses rêves de joueur de base-ball professionnel pour devenir éboueur.

Mais c’est surtout Viola Davis qui trouble dans le rôle de Rose Maxson. Pour cette interprétation, elle a d’ailleurs reçu le Golden Globes 2017 de la meilleure actrice dans un second rôle.

Élie

25Nov/16

Non aux violences faites aux femmes

Le 25 Novembre est la date choisie par l’ONU en 1999 pour la journée de la lutte contre les violences faites aux femmes. Il serait illusoire de penser que ces violences sont loin de nous ou propres à d’autres sociétés. Qu’elles soient physiques, sexuelles ou psychologiques, chaque société continue d’abriter plus ou moins impunément des sévices contre les femmes.

Une femme sur trois en serait victime. Mais laissons de côté ces chiffres qui font certes froid dans le dos mais qui anonymisent. Tant qu’on peut, sans aller contre leur volonté d’anonymat, nommons ces victimes, donnons des visages à ses victimes afin qu’elles ne subissent pas notre oubli après les coups, le meurtre, le viol, la torture, le harcèlement.

Rappelons-nous de l’Indienne Reshma Qureshi, victime d’attaque à l’acide pour avoir osé dire non. Désormais, elle exhibe fièrement son visage brûlé. Cette année, c’est sur le podium de la Fashion Week de New York qu’entre émotions et mode, elle nous a montrées à toutes que cette attaque n’a pas eu raison de sa beauté, ni de son succès. De quoi redonner la force aux milliers de femmes victimes de ces attaques par an.

Souvenons-nous du regard rêveur d’Aïssatou Sow, 21 ans, morte le 30 octobre dernier à l’hôpital Henri Mondor de Créteil des suites des coups de son ancien compagnon. Jaloux et furieux, celui-ci avait attendu son retour d’une soirée pour battre Aïssatou parce qu’elle ne voulait plus le voir. Une femme sur deux assassinées le serait sous les coups d’un compagnon.

Imaginons qu’on doive apprendre le Karaté, non pour le plaisir mais pour survivre comme les «Karate Grannies ». Ces femmes d’un certain âge au Kenya ont choisi de se défendre contre les viols qu’elles subissent régulièrement parce qu’elles ne seraient pas porteuses du VIH . Désormais, elles savent faire battre en retraite leurs agresseurs en s’entraînant quotidiennement au Karaté

L’idéal reste un monde dans lequel aucune femme n’aura à apprendre à se battre pour se préserver d’éventuelles agressions sexuelles, un monde dans lequel des collants avec des poils rugueux ne devront pas être commercialisés pour repousser tout agresseur sexuel potentiel. Pour le réaliser, un très gros travail de communication et d’éducation s’impose contre la culture du viol. Il est temps d’éduquer femmes comme hommes, filles comme garçons à ne plus être ni acteurs ni vecteurs de ces violences de quelque manière que ce soit. Non aux violences faites aux femmes !

Élie

20Nov/16

Laissons s’envoler nos feuilles mortes

Trop de soleil, on le sait, décolore et assèche les feuilles d’un arbre. Que peut-on y faire ? C’est dans l’ordre des choses. S’y accrocher, c’est ne pas vouloir se créer de nouveau, c’est refuser de se reconstruire, c’est oublier qu’il faudra de la place pour d’autres feuilles mieux irriguées… Tant qu’on se recentre sur soi pour trouver cette sève pour nourrir notre tronc et nos branches, notre survie n’en pâtira pas. Laissons s’envoler nos feuilles mortes.

Effeuillage nous amène au cœur de cette expérience. C’est un recueil de poèmes, édité par Graines de Pensées. Une passion dévorante, une rupture ravageuse et l’envie de se défaire de l’amertume, de la rage et de la tristesse qui en résultent. Il a fallu alors laisser au vent sa souffrance, ses feuilles sèches, ses amours mortes… Embrasser ses sentiments d’abandon et de solitude puis les livrer à la bise glaciale, essayer de s’en défaire.

Effeuillage - recueil de poèmes - éditions Graine de pensées
Recueil Effeuillage


J’ai gardé ta chemise en soie
Que tu as oubliée dans ta fuite,
Trophée d’un amour vaincu,
Avec cette odeur indélébile,
Ce parfum d’un autre temps.

J’ai gardé ta chemise en soie ;
Les nuits, l’ombre se déploie :
Seule, en proie à ma démence,
J’y glisse mon cœur meurtri
Et je m’imagine dans tes bras.

Effeuillage, c’est aussi une plume crue qui livre dans une expression simple et imagée des sentiments connus de pratiquement tous. La femme recroquevillée, au sourire figé, sur la couverture est cet arbre qui se recentre sur ses branches et son tronc pour traverser l’aridité et le froid. Les couleurs vives rappellent l’automne, cette saison qui voit les feuilles brunir, rougir, jaunir, mourir pour rejoindre le vent.

L’auteure, Mirinda-Marc, s’y confie à nous sans détour. Le ton est intime, libre et entraînant. Ce recueil nous réconcilie avec la poésie, ce merveilleux et expressif genre littéraire malheureusement en déclin.

Élie

20Nov/16

Trump président: une success story politique ?

L’histoire ne retient que le gagnant. Mais aujourd’hui, la victoire de Trump retentit encore plus comme la défaite de Clinton, un échec prévisible mais ignoré, tant on refusait de voir qu’une candidate avec une certaine duplicité ne peut pas rassembler.

Si j’étais Trump, je glisserais volontiers un « yes we can » dans mes discours de victoire. L’Amérique de tous les possibles a encore frappé. C’est tout de même 40 ans d’expérience politique qui n’ont pas su faire le poids contre un businessman qui est rentré « fortuitement » dans la politique et a su utiliser le créneau marketing qui lui semblait le plus fructueux pour évoluer : le populisme.

De toutes les parodies Trump-Clinton qui ont défilé, je retiens ce sketch hilarant où les bourdes de Trump sont balayées d’un revers de la main par une animatrice-télé qui revient sans cesse au scandale des mails de Clinton. L’acteur qui joue le rôle de Trump s’y étonne lui-même de ses chances contre Hillary malgré ses nombreuses casseroles. « L’Amérique doit vraiment détester cette femme. » : constate-t-il. Autant dire qu’aucun des deux n’avait réussi à obtenir la totale adhésion de son camp.


Parodie du débat politique US - Saturday Night Live
Parodie US très révélateur de la campagne – Saturday Night Live

Malgré une mobilisation (tardive?) du président sortant et de nombreuses stars, Hillary perd face à un Donald qui ne fait pourtant pas l’unanimité chez les Républicains. Ces derniers jours, Beyoncé en personne expliquait pourquoi il fallait voter pour Clinton. On a cru comprendre que c’est parce qu’elle est une femme et qu’elle serait la première femme présidente (sic). La femme que je suis trouve cette raison absurde et insuffisante. Il aurait fallu rassembler autour d’un idéal. Celui-ci manquait. Chez les démocrates, seul Bernie Sanders avait vraiment réussi à faire rêver.

Quant à Hillary Clinton, alors que cet idéal lui faisait défaut, que de reproches sur sa duplicité ! Ses décisions favorables au Qatar et à l’Arabie Saoudite ne sont passées inaperçues. En creusant, il apparaît que ces pays ont financé la Clinton Global Initiative. Mais ce n’est qu’un détail dans la liste des insuffisances qu’on lui attribuait.

Il n’aura pas suffi d’être une femme, il aurait fallu être du côté des femmes. On lui reproche de payer moins les membres féminins de son équipe que les hommes.

Il n’aura pas suffi d’être démocrate, encore fallait-il le prouver dans son programme. Son programme avait un goût trop libéral pour les démocrates. Elle n’a ainsi pas su rallier au début la jeunesse démocrate qui s’est alors plus reconnue en Bernie Sanders.

Il n’aura pas suffi de citer le rappeur américain Jay-Z , encore aurait-il fallu éviter cet osé « all lives matter » dans une église d’Afro-Américains. D’ailleurs, l’appartenance à certaines organisations aux accointances nazies comme « The Family » n’a pas dû aider avec l’électorat noir.

Il n’aura pas suffi d’avoir une expérience politique, fallait encore que celle-ci soit exempte de reproches. Son expérience s’est retournée contre elle. Son parcours est jalonné de décisions qui apparaissent aujourd’hui aux Américains comme des erreurs. On lui reproche ainsi d’avoir voté pour la guerre en Afghanistan et celle en Irak. Elle a également soutenu la guerre en Lybie. Entre autres, elle s’est engagée pour le Patriot Act, une loi liberticide.

Il n’aura pas suffi de se dire féministe, il aurait fallu toujours dénoncer les violences faites aux femmes. Chose pas évidente quand le persécuteur est son mari. Elle est alors accusée d’avoir couvert l’agression sexuelle faite par son mari.

Il n’aura pas suffi de se montrer plus ouverte que son adversaire. Il fallait profiler cette image d’ouverture de manière plus convaincante. On la soupçonnait de vouloir restreindre l’accès à l’avortement. L’on disait également que malgré son revirement de 2013, elle est restée opposée au mariage homosexuel.

Il n’aura pas suffi de prôner le leadership américain dans le monde avec un interventionnisme plus marqué. Il aurait encore rassuré quant aux relations avec des partenaires stratégiques comme la Russie. Avec Clinton au pouvoir, certains prévoyaient une guerre froide avec la Russie.

Quant au fait de savoir si la victoire de Donald Trump est une success story politique, rendez-vous dans quatre ans à l’heure de son bilan à la tête des États-Unis.

Élie

03Nov/16

Qu’arrivera-t-il le 7 novembre 2016 à 16h34min7,5s ?

Au moment précis où s’affichera 16h34min7,5s sur nos montres, ce 7 novembre, mesdames, selon des comparaisons salariales savamment effectuées, en prenant notamment en compte « la différence moyenne de rémunération horaire brute entre les travailleurs de sexe féminin et masculin », notre travail serait considéré comme étant non-rémunéré.

Dans la mesure où les femmes gagnent en moyenne 15,1% de moins que les hommes pour les mêmes postes, ce serait le moment précis de l’année où leur travail rémunéré prendrait fin s’il y avait une égalité salariale. Le reste du travail effectué à partir de cet instant serait donc du « bénévolat ». En tout cas, c’est ce qu’estiment Les Glorieuses qui ont initié ainsi un mouvement « les françaises veulent l’égalité ».

À l’instar des Islandaises qui ont manifesté le 24 Octobre dernier en quittant leur lieu de travail à 14h38, ce mouvement pour la parité salariale en France invite les Françaises à les rejoindre pour lancer un appel fort aux politiques et à la société.

En filigrane de ce mouvement, s’inscrit un rapport de l’American Association of University Women selon lequel l’égalité salariale ne deviendrait réelle qu’en 2186. En d’autres termes, plus d’un siècle et demi d’inégalités seraient encore endurées si cette cause une n’était pas mieux servie.

Élie

27Oct/16

La conduite devient superflue

Depuis un bon moment, les constructeurs de voitures ne cessent d’innover dans le domaine des aides à la conduite. Cela fait longtemps que Ford nous avait proposé son park-assist, en 2009, à grand renfort de publicité. En 2003 déjà, Toyota équipait son modèle haut de gamme hybride d’un assistant au parking. Finis les créneaux à s’y reprendre trois fois !

Alors que la quasi-totalité des acteurs du marché généralise les aides à la conduite pour les particuliers, certains constructeurs ainsi que de nouveaux acteurs se sont lancés dans une course à la conduite autonome complète : Volvo, Tesla, Google, Uber (par le biais de sa filiale OTTO). C’est une aventure qui n’a pas été sans quelques déboires. Volvo a été la risée des journalistes après un essai raté ; Tesla s’est battu pour éviter le bad-buzz du premier mort directement lié à la conduite automatique…

un prototype de voiture autonome Volvo rate son freinage derrière un camion en stationnement, en pleine démonstration devant les journalistes
La démonstration a tourné à l’Epic Fail

En général, les constructeurs de voitures cherchent essentiellement à simplifier, sécuriser, fiabiliser la conduite. L’ambition des nouveaux acteurs est néanmoins plus grande : ils sont surtout motivés par la suppression de la présence humaine dans l’acte de conduite. Alors que Google y travaille depuis plusieurs années, avec une approche citadine, la vision de Uber semble être axée autant sur le commercial que l’exploit. En effet, l’entreprise de services de transport veut s’illustrer dans des domaines lucratifs comme la livraison urbaine, le remplacement des taxis et les livraisons longue distance par la route.

Dans son sillage, Renault qui ambitionne de rattraper VW et Toyota (L’automobile, toujours plus connectée), cherche des leviers de croissance, notamment, en proposant à Singapour des taxis autonomes avec sa Zoé électrique, en partenariat avec nuTonomy. De plus, l’arrivée de Carlos Ghosn à la tête de Mitsubishi va lui permettre de récupérer l’expérience de la i-miev, autre voiture intelligente.

La rapidité avec laquelle les avancées sont annoncées à la presse pousse à une certaine concurrence. Le placement stratégique fluctue beaucoup, à l’image du groupe Apple qui s’était lancé aussi dans la course. Chez Apple, on imaginait concevoir une voiture autonome ; hélas, depuis cet été le projet Titan est dissous, transformé en services tiers avec reclassement de ses effectifs dans les autres projets en cours.

Le marché des véhicules autonomes est à surveiller au plus haut point pour des raisons diverses : économique, sociologique, sécurité voire éthique. En effet, pour obtenir la faveur du public, les arguments marketing ne manquent pas. L’exploit technologique suit-il réellement l’engouement suscité ?

Ainsi, cet Automne 2016, Uber nous a fait la démonstration d’une livraison d’une cargaison de bière d’une marque très populaire aux états-unis, sur 200km. D’après l’entreprise américaine, la conduite autonome de leurs camions serait motivée (uniquement) par une amélioration des conditions de travail du chauffeur-livreur. Soit ! N’oublions cependant pas que l’annonce du parcours spectaculaire de leur camion de livraisons a été suivie de celle de la mise en ligne d’un nouveau site visant à recruter des chauffeurs-livreurs particuliers.

Une livraison de bière en guise de démonstration

Renault/nuTonomy, eux, prétendent que les taxis autonomes seront deux fois plus efficaces que les chauffeurs de taxi. Ils pourraient réduire de moitié la circulation des taxis dans la ville de Singapour grâce à leur système. Sachez que cette ville-état détient le record mondial du nombre de taxis par habitant, car elle tente de maîtriser le nombre de véhicules personnels en circulation. En l’occurrence, on parle de pas moins de dix mille chauffeurs de taxis. Que deviendraient les emplois menacés par cette autonomisation des taxis?

L’enthousiasme industriel et économique que suscite le véhicule autonome est trop important pour juger cette technologie anecdotique. Qu’on ne s’y trompe pas : les arguments publicitaires nous cachent le réel changement que cela pourrait provoquer dans nos sociétés. On peut classer cette révolution technologique au même rang que la mécanisation des usines du XIXème siècle (Germinal – Émile Zola), que l’avènement de la production en série au début du XXème siècle (Les temps modernes – Charlie Chaplin) et que l’informatisation généralisée des dernières trente années. Ces révolutions économiques ont débouché sur des drames sociétaux. il a alors fallu une reconversion de l’économie pour trouver de nouveaux leviers de croissance afin de subvenir aux besoins de chacun.

Aussi, devrait-on s’interroger sur la disparition du métier de chauffeur. Les postes d’ingénieurs et de techniciens nécessaires pour élaborer et entretenir cette technologie pourraient-ils compenser progressivement ? L’avenir nous dira quelle direction prendra la mutation de la société qui devra fournir de nouveaux emplois à ses chauffeurs. Par le passé, la croissance économique avait été à chaque fois la voie suivie pour palier aux changements. Qu’en serait-il dorénavant avec une planète saturée par nos activités ? Il n’est toutefois pas à exclure que cette technologie fasse un flop et soit enterrée comme d’autres (avions commerciaux supersoniques, navettes spatiales, écrans TV 3D, …).

Will Smith sort de sa voiture autonome – I, Robot (2004)

Autre questionnement : où sera la responsabilité en cas d’accident ? le propriétaire ? le constructeur ? La législation reste imprécise. Il est intéressant d’ailleurs sur ce point de voir Tesla se laver les mains en gardant son « autopilot » en version dite « bêta » (c’est-à-dire en cours de développement) pour se dégager de toute responsabilité sur le propriétaire qui a accepté d’enclencher le système. Tesla a d’ailleurs été attaqué sur ce principe par l’état fédéral allemand (ainsi que par d’autres associations). Il est alors rappelé que le propriétaire du véhicule reste responsable et donc doit rester aux commandes.

Concrètement, pouvons-nous concevoir de nous faire conduire par des machines ?
Pour anecdote, l’auteur Isaac Asimov imaginait déjà il y a 70 ans l’avènement des voitures autonomes, tel qu’on l’a revu dans le film «I, Robot» tiré de ses écrits. Il imaginait aussi et surtout le bouleversement que cela allait avoir pour nos sociétés. Ces machines rouleraient à toute allure, trop parfaites pour garder une quelconque marge de sécurité.

Cette technologie serait plus qu’une évolution de l’automobile. Avant de nous y soumettre, il faudra qu’on se pose suffisamment de questions sur son empreinte dans nos vies.

Élie

12Oct/16

Ne ratez pas The night manager

Créée par John le Carré et David Farr et réalisée par la danoise Susanne Bier, The night manager est une mini-série américano-britannique issue du roman éponyme. La série d’espionnage produite en 2016 a été plusieurs fois nominée aux Emmy Awards. Elle arrive sur les écrans français ce jeudi 13 octobre 2016.

Brillamment portée par Hugh Laurie (Dr House) dans le rôle d’un grand marchand d’armes,Tom Hiddleton (Thor) dans le rôle du directeur de nuit et Olivia Colman dans le rôle de l’agente secrète qui pilote l’opération, The night manager allie suspense, espionnage, vente d’armes, romance…

Tout commence en plein printemps arabe alors que Jonathan Pine est gérant de nuit d’un grand hôtel de luxe. Une belle jeune femme, Sophie, lui ramène des documents sur un trafic d’armes incriminant son amant et un riche homme d’affaires et philanthrope britannique, Richard O. Riper. Ces documents atterrissent chez une agente secrète Angela Burr qui n’a pu rien changé à la situation. Accusée de faire une fixation sur celui-ci, elle ne laisse pourtant pas passer l’occasion de chapeauter une opération contre Richard, lorsque l’occasion se présente quelques années plus tard.


The night manager - Trailer

Hugh Laurie incarne un personnage à la fois cynique et attaché à un code de valeurs bien propres à lui. La relation entre le vendeur d’armes et le directeur de nuit est au centre de l’intrigue : entre méfiance et fausse complicité, entre rivalité et trahison, les deux hommes marquent ou cassent la distance.

Deux épisodes sur les six de la saison seront diffusées ce Jeudi 13 Octobre à 20h55 sur France3.

Elie

11Oct/16

Journée internationale de la fille

Ce 11 Octobre 2016 est la journée internationale de la fille : une journée consacrée à mettre l’accent sur les droits des filles à travers le monde, spécialement leur santé, leur sécurité et leur éducation. Le progrès des filles équivaut au progrès des objectifs de développement durable : tel est le thème mis à l’honneur cette année. Il s’agit d’identifier concrètement les besoins des filles dans chaque région du monde afin de se donner des objectifs concrets pour y remédier.

« Investir dans les filles est à la fois la bonne chose à faire et une idée intelligente. Cet investissement a un puissant effet d’entraînement dans tous les domaines du développement et ses bienfaits se répercuteront jusqu’aux générations futures. » — Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU

L’éducation

La scolarisation des filles est un enjeu crucial pour leur propre avenir, leur autonomie mais aussi pour le progrès de la société.

Mais les embûches à cette instruction sont variées et se renouvellent sans cesse. Récemment encore, on a vu naître la volonté en Égypte d’instaurer un test de virginité à l’entrée de l’université pour les filles. Une telle initiative aurait pour résultat d’accentuer l’égalité d’accès à l’enseignement supérieur.

Pour ceux qui se demanderaient pourquoi la journée des droits de la femme n’est pas suffisante, il est important de préciser que les inégalités entre l’homme et la femme commencent dès la petite enfance. Selon les données de l’UNESCO, « la majorité des enfants non scolarisés et deux-tiers des adultes analphabètes sont de sexe féminin. Les femmes et les filles constituent ainsi la catégorie la plus importante de personnes privées de possibilités pleines et égales d’éducation. »

Il faut certes continuer à sensibiliser les filles à l’importance de poursuivre l’école ; mais il faut aussi donner les moyens aux familles de soutenir la scolarisation des filles, surtout dans les pays pauvres, en rendant notamment l’école gratuite.

Par ailleurs, que ce soit dans les pays pauvres ou les pays riches, il y a toujours le travers de pousser d’une certaine manière les garçons vers des filières scientifiques et de cantonner les filles à certaines filières. Ces inégalités entre les genres à l’école constituent un départ aux inégalités à l’embauche, à l’emploi, à l’évolution dans les carrières etc.

On apprend par exemple une diminution du nombre de femmes déjà restreint dans les filières informatiques. Pourtant, à une certaine époque, l’informatique était dévolue aux femmes car c’était un métier dérivé des commutateurs et des standards téléphoniques. Alors que c’était un métier ingrat, les femmes y avaient accès en masse mais beaucoup moins maintenant que c’est devenu une science entière. Cette égalité des genres devra beaucoup se faire en donnant un accès égal aux garçons et aux filles aux nouvelles technologies et en insistant sur une orientation non liée au sexe.

La santé et la sécurité

Les violences faites aux filles sont diverses et variées selon les cultures et les pays. Chaque région doit donc avoir ses objectifs bien définis pour y remédier.

La lutte contre l’excision par exemple reste un enjeu de santé majeur pour les jeunes filles surtout dans certains pays où cette pratique est profondément ancrée. Si les pays touchés se sont dotés peu à peu d’une législation interdisant ces pratiques, l’effort de toucher les mentalités doit être maintenu, car lui seul viendra à bout de l’excision.

Le mariage précoce et forcé est un autre champ de bataille où l’opération principale doit être le changement des mœurs. Expliquer aux familles l’importance de laisser leurs filles continuer leur scolarité et choisir plus tard de se marier ou pas nécessite un grand investissement en actions de sensibilisation. La pénalisation n’aurait qu’une portée limitée.

Partout dans le monde, les filles sont les premières victimes des violences sexuelles et des viols. En France, par exemple, selon les chiffres mis en lumière la semaine dernière, 98,2% des victimes de viol sont des femmes et 60% de ses victimes sont des mineurs.

Selon les pays, les objectifs de santé, d’éducation et de sécurité des jeunes filles ne sont pas les mêmes. Mais partout dans le monde, ce besoin d’investir dans les jeunes filles se fait sentir. Cette journée a pour but d’attirer l’attention et d’appeler les acteurs gouvernementaux ou non gouvernementaux à mettre des moyens financiers et surtout à initier des actions ciblées pour garantir la santé, la sécurité et l’éducation des jeunes filles.

Élie

06Oct/16

Contre la culture du viol

Vous souvenez-vous de l’enquête en mars 2016 selon laquelle d’après 27% des Français, l’auteur d’un viol est moins responsable si la victime portait une tenue sexy ? Une telle justification par une personne sur 4 d’un acte aussi ignoble que le viol donne à réfléchir sur la perception des violences sexuelles et du viol dans la société.

En effet, cette enquête IPSOS révélée par Mémoire traumatique et victimologie sur les représentations du viol et des violences sexuelles chez les Français révélaient qu’une partie non négligeable de la société adhère toujours aux mythes sur le viol. Ainsi, le consentement allait de soi entre couple marié et certaines relations forcées comme les fellations étaient excluent du champ du viol, pour certaines personnes interrogées.

On peut aussi constater une banalisation de la violence sexuelle surtout chez les jeunes (mais parfois chez des moins jeunes). Cette banalisation se traduit notamment sur les réseaux sociaux par des appels au viol ou des menaces de viol ou encore des blagues de très mauvais goût sur le viol.

Cette culture du viol s’est établi et se renforce si des actions de sensibilisation d’une part et des mesures de durcissement de la pénalisation du viol ne sont pas prises. C’est dans cette optique qu’un avis a été rendu par le Haut Conseil à l’Egalité (HCE) : « Avis pour une juste condamnation sociétale et judiciaire du viol et autres agressions sexuelles »

Le mouvement féministe Slutwalk, né au Canada, défilant à Paris - crédit photo: Christophe Petit Tesson
Manifestation du mouvement de lutte féministe slutwalk, en lutte contre la banalisation des viols.

Les associations féministes ont beaucoup œuvré dans cette lutte contre la culture du viol. Leur travail y est pour beaucoup dans la reconnaissance du viol conjugal par exemple. On sait que 98,2% des victimes de viol sont des femmes. Ces dernières sont de surcroît souvent rendues responsables de leur propre agression. On comprend donc pourquoi seulement 10% des personnes violées portent plainte.

Une campagne de sensibilisation devrait être lancée pour une condamnation plus ferme du viol dans la société : éduquer les mentalités est une démarche primordiale pour lutter contre une certaine tolérance sociale au viol. Il faudra lutter même au niveau du langage : le banal il/elle s’est fait violé-e suggère une certaine responsabilité de la victime.

Danielle Bousquet, devant les micros pour présenter le rapport du HCE

Sur le plan judiciaire également, un certain durcissement est préconisé. On sait par exemple que 60% des victimes de viol sont des mineurs. Selon Danielle Bousquet, la présidente du HCE, il est absurde d’imaginer qu’ « un enfant de moins de 13 ans peut avoir un rapport consentant avec un adulte ». Elle propose dans son rapport une présomption d’absence de consentement à une relation sexuelle pour les mineurs de moins de 13 ans.

Par ailleurs, il est préconisé de juger les viols et violences sexuelles en assises malgré l’encombrement des tribunaux et ne pas les faire passer en correctionnelle comme de simples délits.

Ce rapport touche également à la prise en charge médical (sur le plan physique, psychiatrique et psychologique) des victimes de viol qui devraient être complète et totalement gratuite.

Espérons que toutes ces préconisations aient raison de la culture du viol dans notre société.

Élie

05Oct/16

Les enseignants à l’honneur

Ce 5 Octobre 2016, nous célébrons la journée mondiale des enseignants. Le thème cette année est libellé comme suit « valorisons les enseignants, améliorons leur statut professionnel ».

En effet, c’est le cinquantième anniversaire de l’adoption de la recommandation OIT/UNESCO concernant la condition du personnel enseignant de 1966. Les conditions de travail et les traitements liés au statut d’enseignant restent disparates à travers le monde : salaire, retraite etc.

Selon H.G. Wells : « L’histoire de l’humanité devient de plus en plus une course entre l’éducation et la catastrophe ». L’enseignant est le porteur de cette éducation nécessaire pour éviter la catastrophe. Son rôle est ainsi crucial et sa valeur, à cet effet, est inestimable.

Il est vrai que pour certains l’éducation est l’apanage des parents et l’école reste investie uniquement de l’instruction. Quoiqu’il en soit, l’enseignant reste un porteur essentiel du savoir et un agent de l’éveil de son élève. Au delà du fait d’apporter la connaissance, il inspire ses élèves et les aide à se construire.

Être pluridisciplinaire. Crédit Photo: S. Mahinsha

Pour être apte à cette fonction, l’enseignant doit lui-même être bien formé, bien comprendre les missions qui lui sont dévolues et être rétribué convenablement. En somme, les systèmes nationaux doivent lui donner les moyens de remplir cette mission d’éducation. Or, le travail des enseignants est souvent mal payé. C’est sur cet aspect des choses que l’institution onusienne veut attirer l’attention des États en ce jour de célébration des États.

Tout en travaillant sur cette valorisation des enseignants, il est à déplorer que certains objectifs fixés par le passé ne sont toujours pas atteints. En effet, l’équilibre entre hommes et femmes dans l’éducation devrait être atteinte depuis 2015. En 2016, il est à déplorer que ce n’est toujours pas le cas. En marge donc de la valorisation de l’enseignant, il est important de rappeler qu’il faut continuer à porter l’accent sur l’égalité des genres dans l’éducation nationale.

L’équilibre des genres aurait son impact sur la scolarisation des filles. En effet, selon l’UNESCO, l’équilibre entre les sexes au sein du personnel serait essentiel : « les pays dont le nombre d’enseignants du primaire de sexe féminin est plus élevé ont plus de chances de présenter des taux de scolarisation des filles plus élevés dans le secondaire. » Ce qui fait de l’égalité des sexes un point de travail essentiel à poursuivre dans l’éducation mondiale.

Élie

30Sep/16

L’internet pour tous et la loi numérique

Depuis 2012, l’accès à internet est un droit fondamental reconnu par l’ONU. Faisant écho à cette reconnaissance de l’ONU, le patron de Facebook a conçu l’idée ô combien altruiste de connecter à internet les deux-tiers de la planète qui ne le sont pas. Mark Zuckenberg a ainsi écrit en août 2013 un célèbre article intitulé « la connectivité est un droit de l’Homme ».

Est né de cette volonté un ambitieux projet ralliant quelques géants des nouvelles technologies dont Nokia (sans surprise puisque son slogan a toujours été : « connecting people»), Ericsson, Opera, Mediatek, Samsung, Qualcomm… autour de internet.org : «Everyone of us. Everywhere. Connected.».

Concrètement, Internet.org est un partenariat mondial, mis sur pied afin de favoriser l’accès à un ensemble de services internet dans les pays en développement où une partie de la population n’a pas les moyens de se connecter. Par le biais de l’application Internet.org, certains services de base sont offerts comme la santé, l’emploi, etc.

Halte aux pisse-vinaigre qui ne verraient dans ce projet qu’une subtile démarche de la part des géants du web pour agrandir leurs parts de marché. Allez, soyons réalistes, il y a un peu de ça. Disons plutôt, un peu trop de ça, surtout dans l’exécution! Cependant, le problème de l’accès à internet dans les pays en développement est réel. Cette ressource est une denrée rare et chère. Dans les pays développés, on dépense moins de 5% du salaire mensuel moyen pour l’accès à internet alors que dans les pays en développement, il faut en moyenne autour 30% du salaire mensuel moyen pour se connecter.

Une autre organisation, regroupant des acteurs du privé et des acteurs du public, entend également réduire cette fracture numérique : il s’agit d’A4AI (Alliance For an Affordable Internet). Elle a pour mission d’encourager l’essor du haut-débit à un prix abordable. Le fait qu’A4AI ait été porté par des géants du net (comme Yahoo ou encore, tout récemment, Google) ne laisse aussi personne dupe sur les finalités. Ces finalités ne devraient toutefois rien enlever à la noblesse de la cause.

Selon Tim Unwin, secrétaire général de l’Organisation des télécommunications du Commonwealth : « Dans un monde où le partage de l’information et les communications sont de plus en plus dirigés par Internet, il est crucial que chacun puisse y avoir accès à des prix abordables. L’expansion rapide de tout type de TIC entraîne cependant des inégalités toujours plus grandes dans le monde, c’est pourquoi la création de l’Alliance en faveur d’un Internet abordable est importante et arrive à un moment crucial. En travaillant ensemble dans le cadre d’un partenariat soigneusement constitué, nous pouvons tenter de rééquilibrer ces inégalités et de transformer la rhétorique en réalité. »

Aujourd’hui, l’idée d’internet comme un droit fondamental a beaucoup percé non seulement auprès des acteurs du net ayant un certain profit à soutenir cette cause mais aussi auprès des gouvernements. Réduire la question de la fracture numérique entre les pauvres et les riches est un enjeu de développement majeur.

Le projet de loi numérique approuvé le 28 septembre 2016 par le sénat semble faire écho de cette idée d’accessibilité pour tous. La différence entre la mise en œuvre du législateur et les projets mis en œuvre par les géants du net est l’affirmation du principe de neutralité du net.

En effet, dans sa mise en application de l’internet pour tous, Facebook privilégie l’accès à certains services bien ciblés comme Wikipedia, la météo, Facebook etc. Cette offre internet basique a déjà connu un certain succès dans pas moins de 35 pays émergents. En Inde, Free Basics, le résultat d’un accord entre Facebook et des opérateurs du pays pour procurer Internet aux plus démunis portait sérieusement atteinte à ce principe de neutralité. Il donnait lieu à des tarifs différenciés selon les services du net offerts. L’autorité de régulation indienne (TRAI) y a mis le holà dès février 2016 en affirmant que «Tout ce qui est sur Internet est indépendant par essence et ne peut être facturé de manière différente.»

Il y a effectivement un paradoxe dans le fait de vouloir rendre internet accessible à tous en enfreignant le principe de neutralité. Rappelons que ce principe garantit l’égalité de traitement de tous les flux de données quel qu’en soit le contenu, la source ou la destination.

En France, la loi numérique porte clairement cette idée d’un internet ouvert, accessible par le plus grand nombre mais énonce aussi ce principe de neutralité, désormais sous le contrôle de l’ARCEP.

Par ailleurs, internet doit désormais au même titre que l’eau, l’électricité, la fourniture d’énergie et le téléphone être maintenu en cas d’impayés jusqu’à ce que le fonds d’aide au logement prenne sa décision concernant la demande d’aide de la personne en difficulté. L’article L115-3 du code de l’action sociale et des familles a été modifiée de sorte que le service d’accès à internet (même restreint) figure auprès des autres services vitaux maintenus, une reconnaissance indubitable d’internet comme droit fondamental.

MM