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20Nov/16

Trump président: une success story politique ?

L’histoire ne retient que le gagnant. Mais aujourd’hui, la victoire de Trump retentit encore plus comme la défaite de Clinton, un échec prévisible mais ignoré, tant on refusait de voir qu’une candidate avec une certaine duplicité ne peut pas rassembler.

Si j’étais Trump, je glisserais volontiers un « yes we can » dans mes discours de victoire. L’Amérique de tous les possibles a encore frappé. C’est tout de même 40 ans d’expérience politique qui n’ont pas su faire le poids contre un businessman qui est rentré « fortuitement » dans la politique et a su utiliser le créneau marketing qui lui semblait le plus fructueux pour évoluer : le populisme.

De toutes les parodies Trump-Clinton qui ont défilé, je retiens ce sketch hilarant où les bourdes de Trump sont balayées d’un revers de la main par une animatrice-télé qui revient sans cesse au scandale des mails de Clinton. L’acteur qui joue le rôle de Trump s’y étonne lui-même de ses chances contre Hillary malgré ses nombreuses casseroles. « L’Amérique doit vraiment détester cette femme. » : constate-t-il. Autant dire qu’aucun des deux n’avait réussi à obtenir la totale adhésion de son camp.


Parodie du débat politique US - Saturday Night Live
Parodie US très révélateur de la campagne – Saturday Night Live

Malgré une mobilisation (tardive?) du président sortant et de nombreuses stars, Hillary perd face à un Donald qui ne fait pourtant pas l’unanimité chez les Républicains. Ces derniers jours, Beyoncé en personne expliquait pourquoi il fallait voter pour Clinton. On a cru comprendre que c’est parce qu’elle est une femme et qu’elle serait la première femme présidente (sic). La femme que je suis trouve cette raison absurde et insuffisante. Il aurait fallu rassembler autour d’un idéal. Celui-ci manquait. Chez les démocrates, seul Bernie Sanders avait vraiment réussi à faire rêver.

Quant à Hillary Clinton, alors que cet idéal lui faisait défaut, que de reproches sur sa duplicité ! Ses décisions favorables au Qatar et à l’Arabie Saoudite ne sont passées inaperçues. En creusant, il apparaît que ces pays ont financé la Clinton Global Initiative. Mais ce n’est qu’un détail dans la liste des insuffisances qu’on lui attribuait.

Il n’aura pas suffi d’être une femme, il aurait fallu être du côté des femmes. On lui reproche de payer moins les membres féminins de son équipe que les hommes.

Il n’aura pas suffi d’être démocrate, encore fallait-il le prouver dans son programme. Son programme avait un goût trop libéral pour les démocrates. Elle n’a ainsi pas su rallier au début la jeunesse démocrate qui s’est alors plus reconnue en Bernie Sanders.

Il n’aura pas suffi de citer le rappeur américain Jay-Z , encore aurait-il fallu éviter cet osé « all lives matter » dans une église d’Afro-Américains. D’ailleurs, l’appartenance à certaines organisations aux accointances nazies comme « The Family » n’a pas dû aider avec l’électorat noir.

Il n’aura pas suffi d’avoir une expérience politique, fallait encore que celle-ci soit exempte de reproches. Son expérience s’est retournée contre elle. Son parcours est jalonné de décisions qui apparaissent aujourd’hui aux Américains comme des erreurs. On lui reproche ainsi d’avoir voté pour la guerre en Afghanistan et celle en Irak. Elle a également soutenu la guerre en Lybie. Entre autres, elle s’est engagée pour le Patriot Act, une loi liberticide.

Il n’aura pas suffi de se dire féministe, il aurait fallu toujours dénoncer les violences faites aux femmes. Chose pas évidente quand le persécuteur est son mari. Elle est alors accusée d’avoir couvert l’agression sexuelle faite par son mari.

Il n’aura pas suffi de se montrer plus ouverte que son adversaire. Il fallait profiler cette image d’ouverture de manière plus convaincante. On la soupçonnait de vouloir restreindre l’accès à l’avortement. L’on disait également que malgré son revirement de 2013, elle est restée opposée au mariage homosexuel.

Il n’aura pas suffi de prôner le leadership américain dans le monde avec un interventionnisme plus marqué. Il aurait encore rassuré quant aux relations avec des partenaires stratégiques comme la Russie. Avec Clinton au pouvoir, certains prévoyaient une guerre froide avec la Russie.

Quant au fait de savoir si la victoire de Donald Trump est une success story politique, rendez-vous dans quatre ans à l’heure de son bilan à la tête des États-Unis.

Élie

27Oct/16

La conduite devient superflue

Depuis un bon moment, les constructeurs de voitures ne cessent d’innover dans le domaine des aides à la conduite. Cela fait longtemps que Ford nous avait proposé son park-assist, en 2009, à grand renfort de publicité. En 2003 déjà, Toyota équipait son modèle haut de gamme hybride d’un assistant au parking. Finis les créneaux à s’y reprendre trois fois !

Alors que la quasi-totalité des acteurs du marché généralise les aides à la conduite pour les particuliers, certains constructeurs ainsi que de nouveaux acteurs se sont lancés dans une course à la conduite autonome complète : Volvo, Tesla, Google, Uber (par le biais de sa filiale OTTO). C’est une aventure qui n’a pas été sans quelques déboires. Volvo a été la risée des journalistes après un essai raté ; Tesla s’est battu pour éviter le bad-buzz du premier mort directement lié à la conduite automatique…

un prototype de voiture autonome Volvo rate son freinage derrière un camion en stationnement, en pleine démonstration devant les journalistes
La démonstration a tourné à l’Epic Fail

En général, les constructeurs de voitures cherchent essentiellement à simplifier, sécuriser, fiabiliser la conduite. L’ambition des nouveaux acteurs est néanmoins plus grande : ils sont surtout motivés par la suppression de la présence humaine dans l’acte de conduite. Alors que Google y travaille depuis plusieurs années, avec une approche citadine, la vision de Uber semble être axée autant sur le commercial que l’exploit. En effet, l’entreprise de services de transport veut s’illustrer dans des domaines lucratifs comme la livraison urbaine, le remplacement des taxis et les livraisons longue distance par la route.

Dans son sillage, Renault qui ambitionne de rattraper VW et Toyota (L’automobile, toujours plus connectée), cherche des leviers de croissance, notamment, en proposant à Singapour des taxis autonomes avec sa Zoé électrique, en partenariat avec nuTonomy. De plus, l’arrivée de Carlos Ghosn à la tête de Mitsubishi va lui permettre de récupérer l’expérience de la i-miev, autre voiture intelligente.

La rapidité avec laquelle les avancées sont annoncées à la presse pousse à une certaine concurrence. Le placement stratégique fluctue beaucoup, à l’image du groupe Apple qui s’était lancé aussi dans la course. Chez Apple, on imaginait concevoir une voiture autonome ; hélas, depuis cet été le projet Titan est dissous, transformé en services tiers avec reclassement de ses effectifs dans les autres projets en cours.

Le marché des véhicules autonomes est à surveiller au plus haut point pour des raisons diverses : économique, sociologique, sécurité voire éthique. En effet, pour obtenir la faveur du public, les arguments marketing ne manquent pas. L’exploit technologique suit-il réellement l’engouement suscité ?

Ainsi, cet Automne 2016, Uber nous a fait la démonstration d’une livraison d’une cargaison de bière d’une marque très populaire aux états-unis, sur 200km. D’après l’entreprise américaine, la conduite autonome de leurs camions serait motivée (uniquement) par une amélioration des conditions de travail du chauffeur-livreur. Soit ! N’oublions cependant pas que l’annonce du parcours spectaculaire de leur camion de livraisons a été suivie de celle de la mise en ligne d’un nouveau site visant à recruter des chauffeurs-livreurs particuliers.

Une livraison de bière en guise de démonstration

Renault/nuTonomy, eux, prétendent que les taxis autonomes seront deux fois plus efficaces que les chauffeurs de taxi. Ils pourraient réduire de moitié la circulation des taxis dans la ville de Singapour grâce à leur système. Sachez que cette ville-état détient le record mondial du nombre de taxis par habitant, car elle tente de maîtriser le nombre de véhicules personnels en circulation. En l’occurrence, on parle de pas moins de dix mille chauffeurs de taxis. Que deviendraient les emplois menacés par cette autonomisation des taxis?

L’enthousiasme industriel et économique que suscite le véhicule autonome est trop important pour juger cette technologie anecdotique. Qu’on ne s’y trompe pas : les arguments publicitaires nous cachent le réel changement que cela pourrait provoquer dans nos sociétés. On peut classer cette révolution technologique au même rang que la mécanisation des usines du XIXème siècle (Germinal – Émile Zola), que l’avènement de la production en série au début du XXème siècle (Les temps modernes – Charlie Chaplin) et que l’informatisation généralisée des dernières trente années. Ces révolutions économiques ont débouché sur des drames sociétaux. il a alors fallu une reconversion de l’économie pour trouver de nouveaux leviers de croissance afin de subvenir aux besoins de chacun.

Aussi, devrait-on s’interroger sur la disparition du métier de chauffeur. Les postes d’ingénieurs et de techniciens nécessaires pour élaborer et entretenir cette technologie pourraient-ils compenser progressivement ? L’avenir nous dira quelle direction prendra la mutation de la société qui devra fournir de nouveaux emplois à ses chauffeurs. Par le passé, la croissance économique avait été à chaque fois la voie suivie pour palier aux changements. Qu’en serait-il dorénavant avec une planète saturée par nos activités ? Il n’est toutefois pas à exclure que cette technologie fasse un flop et soit enterrée comme d’autres (avions commerciaux supersoniques, navettes spatiales, écrans TV 3D, …).

Will Smith sort de sa voiture autonome – I, Robot (2004)

Autre questionnement : où sera la responsabilité en cas d’accident ? le propriétaire ? le constructeur ? La législation reste imprécise. Il est intéressant d’ailleurs sur ce point de voir Tesla se laver les mains en gardant son « autopilot » en version dite « bêta » (c’est-à-dire en cours de développement) pour se dégager de toute responsabilité sur le propriétaire qui a accepté d’enclencher le système. Tesla a d’ailleurs été attaqué sur ce principe par l’état fédéral allemand (ainsi que par d’autres associations). Il est alors rappelé que le propriétaire du véhicule reste responsable et donc doit rester aux commandes.

Concrètement, pouvons-nous concevoir de nous faire conduire par des machines ?
Pour anecdote, l’auteur Isaac Asimov imaginait déjà il y a 70 ans l’avènement des voitures autonomes, tel qu’on l’a revu dans le film «I, Robot» tiré de ses écrits. Il imaginait aussi et surtout le bouleversement que cela allait avoir pour nos sociétés. Ces machines rouleraient à toute allure, trop parfaites pour garder une quelconque marge de sécurité.

Cette technologie serait plus qu’une évolution de l’automobile. Avant de nous y soumettre, il faudra qu’on se pose suffisamment de questions sur son empreinte dans nos vies.

Élie

16Oct/16

L’automobile, toujours plus connectée

C’est la grande révolution dans l’automobile depuis quelques années. L’effervescence est à son maximum et les nouveautés présentées au salon de Paris ne démontent pas cette affirmation.

L’alliance Renault/Nissan affiche l’ambition de devenir n°1, c’est à dire de rattraper et dépasser les actuels mastodontes que sont Toyota et Volkswagen. Et c’est donc récemment que l’alliance Renault/Nissan a dévoilé son accord avec Microsoft, pour que celui-ci devienne l’équipementier de ses voitures connectées. C’est une surprise! Microsoft en plein déboire avec sa branche téléphonie n’arrive pas à imposer ses système et environnement dans le monde mobile. Dans le monde connecté, après l’expérience amère de Windows CE (version de Windows dédiée aux objets connectés et aux petits terminaux), pourtant pionnier, mais ayant fortement déçu les industriels, on n’attendait plus la firme de Redmond.

Stand des voitures Renault au salon de l'auto 2016 de Paris

Cette collaboration entre Microsoft et Renault crée d’autant plus une surprise que le reste du marché fait appel à des prestataires de solutions spécifiques. Le lien avec les appareils grand public ne se fait que par l’implémentation des interfaces livrées par Apple, Google, etc, permettant de reporter les fonctionnalités des téléphones et autres dans la console de la voiture.

Historiquement, la voiture a toujours été l’objet à connecter ! C’est à sa destination que la technologie RDS avait été imaginée et développée vers 1980. C’est aussi par l’automobile que le GPS s’est généralisé…

Maintenant, les fonctionnalités se sont multipliées ; du côté de la sécurité, notamment, avec des applications appelant les secours ou le dépanneur en cas d’accident, transmettant automatiquement la position du véhicule. En option sur les voitures haut de gamme encore il y a 10 ans, cette fonctionnalité est maintenant proposée de plus en plus de série.

La programmation des réglages des moteurs se sont complexifiés.

Les boîtiers de diagnostic se sont également généralisés dans nos voitures. De là, l’électronique est devenue l’argument premier pour vendre une voiture. C’est la course en avant et le salon de l’automobile nous a encore proposé plus de nouveautés. Ces boîtiers s’occupent aussi d’améliorer le rendement des moteurs (ils permettraient aussi de tricher lors du test antipollution 😉 ). Le garagiste devient autant électronicien que mécanicien.

Cette métamorphose pose d’ailleurs le problème de l’équipement des petits réparateurs toutes marques. Ceux-ci qui doivent s’équiper en outils spécifiques pour chaque marque, sans quoi ils ne peuvent justement pas se connecter à l’électronique de la voiture pour la régler ou la réparer. Ceci illustre bien le changement du secteur.

une planche de bord tactile permettant d'accéder aux différentes fonctionnalités de la voiture
L’ergonomie des planche de bord s’est mise au tactile

La voiture se connecte également à la domotique de la maison permettant d’actionner portail, lumière, etc. On peut échanger avec l’ordinateur familial, plans, itinéraires, statistiques, … les applications vont encore évoluer dans le domaine, car les industriels, tant dans l’automobile que dans d’autres domaines, préfèrent les fonctionnalités modulables programmables aux mécanismes statiques prédéfinis. Ceci pour rendre évolutif mais aussi pour réduire les coûts de production.

L’avenir va encore nous surprendre. D’ailleurs entre simple véhicule connecté proposé à Monsieur-tout-le-monde et véhicule autonome, la frontière s’amincit.

Anya

13Oct/16

Aimez-vous votre boîte ?

Un sondage réalisé par OpinionWay sur un panel de 2011 personnes représentatives de la population française indique que 64% des Français aiment leur boite. Ce chiffre est nettement en baisse comparativement à 2013 où 73% des Français proclamaient alors leur amour pour leur entreprise.

Rappelons que « J’aime ma boîte » est une opération initiée par Sophie de Menthon en 2003 pour permettre aux entreprises de célébrer avec leurs salariés en toute convivialité les points positifs de la vie en entreprise.

une femme redresse la tête ave can visage détendu et souriant devant un tableau noir

Notre activité professionnelle constitue une part prépondérante de notre vie. Il est crucial qu’on s’y épanouisse en plus d’en vivre dignement, avec un salaire décent. En dehors de tout sondage, toute mesure extérieure, nous devons nous demander si on aime réellement notre activité professionnelle, l’environnement et les conditions dans lesquelles on l’exerce.

Comme Confucious l’a dit : « choisis un travail que tu aimes et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie. » Aimer notre travail procède tout d’abord de notre choix d’exercer telle ou telle activité, de notre orientation. Est-ce qu’on aime la voie qu’on a empruntée professionnellement ? Est-on vraiment passionnée par le métier qui est le nôtre ? Ou représente-t-il uniquement le moyen de gagner notre vie ?

Même si « j’aime ma boîte » tend à célébrer plutôt l’environnement de travail, la question d’aimer son activité professionnelle doit englober individuellement des aspects plus larges que la convivialité dans l’entreprise. En effet, on aura beau travailler dans un cadre agréable, on risque de ne jamais s’y épanouir si nous avons choisi notre métier par défaut. Dans ce cas, il faut reconsidérer nos options, nos possibilités d’évolution vers un poste qui cadre mieux avec nos envies.

Parmi les partenaires de cette opération, certains s’étonnent de la présence de Pôle Emploi. Et pourtant, c’est à juste titre que ce service public de l’emploi s’associe à cette opération. D’un côté, il a pour mission de répondre aux besoins de recrutement des entreprises. De l’autre, il doit accompagner les demandeurs d’emploi dans leur recherche d’une boite à aimer.

Il est certain qu’avant de pouvoir aimer sa boite, il faut pouvoir en avoir une. Dans un contexte d’augmentation du chômage, il est important de rappeler à l’esprit de ceux qui recrutent, des entreprises, la présence grandissante de ceux qui voudraient trouver un emploi et faire partie des bienheureux qui aiment leur boite.

Anya

12Oct/16

Moments troubles pour Samsung

Après une dernière tentative de sauver son Galaxy Note 7 début Septembre, Samsung est réduit aujourd’hui à admettre son échec. Pour une firme très attachée à son image, la mauvaise presse et les déboires techniques accentuent les tourments liés aux failles du produit.

Un Galaxy Note 7 ayant fondu après surchauffe de la batterie
Un des cas de batterie fondue

Pourtant Samsung est un monstre industriel dont les activités ne se limitent pas aux téléphones. Samsung est un immense conglomérat qui regroupe autant des activités industriels que la fourniture grand public. Machines-outils, pièces automobiles, équipements électroménagers, climatiseurs, processeurs et autres puces électroniques, BTP, chantiers navals, chimie, pétrochimie… Une fois qu’on liste toutes ces activités, on comprend bien que la part de la téléphonie est relative.

Ce conglomérat aux activités diverses doit sa puissance au fait que Samsung est avant tout une marque. Et quelle marque ! Sa notoriété dans l’ingénierie et l’innovation la positionne en tant que n°1 ou presque dans les domaines de l’électroménager, des écrans et de la téléphonie. Mais le revers de cette position, c’est que la concurrence, notamment chinoise, s’est acharnée encore plus. Quand on veut marquer la distance dans le domaine des nouvelles technologies, plus précisément sur le marché des smartphones, une certaine fréquence de commercialisation doit être maintenue. Hélas, à ce jeu de surenchère des nouveautés, Samsung s’est jeté dans la fosse avec la sortie prématurée du haut-de-gamme Galaxy Note 7.

La forte concurrence a bousculé Samsung qui commence à devenir un suiveur sur plusieurs marchés, à l’image de son dernier ordinateur ArtPC Pulse ressemblant étrangement à ce que d’autres marques ont déjà sorti.

Nouvel ArtPC Pulse de Samsung

En effet, aux yeux de tous, la sortie du Galaxy Note 7 est désormais considérée comme trop précoce : les témoignages rapportent des téléphones en surchauffe qui se mettent à fondre dans les poches de leurs utilisateurs. On en vient à l’amer constat que la qualité succombe à la compétitivité. Environ une centaine de cas de combustion de batterie ont été recensés sur près de 3 millions d’unités déjà écoulées, en 4 semaines de commercialisation. Un tel pourcentage serait passé inaperçu pour une marque quelconque. Mais pour le numéro 1 du podium des smartphones, sous les feux des projecteurs médiatiques, de tels incidents sont catastrophiques.

Samsung prend donc la seule décision viable pour son image de marque : rappeler les produits. En plus des frais de rapatriement, de dédommagement, Samsung, finalement, fait une croix sur les 15 milliards de dollars de chiffres d’affaire que devait générer la commercialisation de ce smartphone. Cette somme pourrait être absorbée par le groupe qui a généré 4 fois celle-ci en bénéfice l’année dernière. Mais déjà, on constate une baisse de l’intérêt du consommateur pour les autres modèles de la marque.

Il est à noter que dans le secteur des smartphones, rares sont ceux qui arrivent à faire des bénéfices. Il faut tenir le haut du podium et réussir à écouler de grandes quantités de smartphones pour couvrir les frais de développement. Ainsi, jusqu’à maintenant, Samsung et Apple se partageaient la quasi totalité des plus-values du marché (reps. 43% et 57% sur l’année 2013 ; 14% et 90% sur l’année 2015, les autres étant plus ou moins en perte)

Dorénavant, la firme doit à tout prix limiter les effets de cette mauvaise publicité ; elle pourrait perdre dix fois plus si le doute venait à s’installer également sur les composants et écrans qu’elle revend à tous les fabricants du secteur. L’enjeu est d’autant plus crucial que d’autres fabricants tels que Xiaomi, Apple, etc, sont en embuscade, guettant le moindre faux pas pour s’étendre. Samsung stoppe donc définitivement la production du fameux Galaxy Note 7 et organise le retour systématique de tous les smartphones livrés, via un joli colis ignifugé pour l’occasion. La firme aux 3 étoiles va sans aucun doute jouer profil bas aux quelques procès déjà intentés aux États-Unis et négocier rapidement des dédommagements aux personnes blessées.

La façade du CNIT de la défense voit sa publicité pour le Galaxy Note 7 démontée en catastrophe après l'annonce de l'arrêt de la production
La publicité démesurée du CNIT-La défense démontée en catastrophe

Par ailleurs, la marque semble avoir tiré de son erreur quelque leçon. Ainsi, la sortie du Galaxy S8 serait reportée. Une décision qui s’impose dans la mesure où la cause précise des surchauffes n’a pas été encore identifiée. La mise sur le marché du Galaxy S8 devra être un sans faute pour prouver le savoir-faire du numéro 1 et lui permettre de conserver cette place.

La branche Samsung Electronics doit réagir bien (à défaut de vite) pour ne pas tomber comme tant d’autres car le secteur dénombre déjà beaucoup de chutes aussi impressionnantes que remarquables : Motorola*, Sega, Nokia, Blackberry**, Lumia***…

Anya

* le fabricant Motorola ayant sombré en 2012, la marque Motorola a été rachetée par Lenovo pour commercialiser ses téléphones.

** récemment Blackberry a fait le choix judicieux d’abandonner la fabrication de téléphones, ainsi que le développement de son propre système pour se reconcentrer sur l’écosystème applicatif faisant vivre ses brevets.

*** le fabricant Nokia a été racheté avec sa gamme Lumia par Microsoft pour être démantelé. Redmond a commercialisé ses propres Windows Phone sous la marque Lumia dont les ventes ont fini par chuter en 2 ans.

26Sep/16

Twitter, en ravalement avant vente ?

La rumeur montante concernant Twitter ces derniers jours est celle de la possibilité du rachat du petit oiseau bleu par Google, Microsoft, Verizon ou Salesforce voire même Disney. Auto-évalué à 30 milliards de dollars, il semblerait que le site de microblogging devrait se contenter d’une valorisation boursière tournant autour de 16 milliards de dollars. Malgré la chute de ses actions, il faut reconnaître que Twitter a de quoi séduire.

Twitter peut s’avérer l’outil social par excellence qui manquerait à Google dont le réseau Google+, malgré ses évolutions, d’une part, peine à voir grossir le rang de ses abonnés et d’autre part, n’a pas beaucoup d’utilisateurs réellement actifs.

L'oiseau, symbole de Twitter, tel que dessiné il y a 10 ans
Le logo de twitter à ses débuts

Créée en mars 2006, ce n’est pas la première fois qu’on parle du rachat de la firme californienne, notamment par Google. Le prix aurait déjà été par le passé un « dealbreaker ». Même si Twitter serait une immense source de données pour son futur acquéreur, l’oiseau californien n’est pas en très bonne santé financière pour le moment. Avec ses difficultés à rentabiliser ses 313 millions d’utilisateurs, elle donne l’impression de peiner à trouver son modèle économique. De surcroît, le site de microblogging a du mal à séduire plus d’utilisateurs, la base nécessaire pour attirer les entreprises qui pourraient, entre autres, espérer y toucher plus de personnes avec leurs annonces. Son concurrent notoire, Facebook a plus d’arguments en sa faveur sur ce terrain.

Dans l’optique de redresser la barre, Twitter a amorcé pas mal de changements notables tout au long de sa dixième année d’existence :

  • On a tout d’abord pu constater la possibilité de faire des sondages.
  • Dorénavant, les gifs, photos et liens rajoutés aux Tweets ne compteront pas dans le calcul des 140 caractères.
  • Les cœurs ont remplacé les favoris : un changement qui équivaut clairement au Like de Facebook.
  • L’affichage des meilleurs tweets mis en avant par un algorithme.
  • Twitter a lancé un guide d’aide aux entreprises.
  • Le lancement du Dashboard de Twitter : un outil permettant aux PME et TPE de mieux gérer leurs comptes via des des conseils et des outils dédiés.
  • Le programme Twitter Engage permet aux influenceurs de mesurer leur audience et de mieux interagir avec.
  • La mise en place progressive d’un dislike : Ainsi, après le like qui a pris la place du favori, on parle désormais du dislike. Le fait de « dislike » un post permettrait à Twitter de mieux établir le contenu qui convient à chaque utilisateur et de mieux filtrer notre Timeline au fil des posts dislikés. Présenté comme ça, le dislike devient un véritable outil de mesure des affinités afin de rendre plus pertinent l’algorithme de Twitter.

Tous ces changements sont destinés directement ou indirectement à attirer les entreprises en proposant notamment le renforcement du lien consommateurs-entreprises à travers une communication directe et mieux ciblée. Avec ce ravalement de façade, Twitter aurait les moyens d’une meilleure stratégie de rentabilité. Il n’y a plus qu’à lui souhaiter que cela lui donne plus de poids dans les négociations pour son rachat éventuel.

Elie

21Sep/16

Jeunes diplômés, jeunes actifs : Osez les salons de l’emploi !

Un salon de l’emploi est une opportunité par excellence de rencontrer plusieurs recruteurs et de pouvoir mettre en avant son CV auprès de ceux-ci.

Il est nécessaire de bien se préparer pour aller à un salon de l’emploi. On n’y va pas pour distribuer son CV mais pour valablement vendre son cursus et ses expériences et attirer l’attention du recruteur.

Avant tout, il faut savoir dans quel salon de l’emploi se rendre. En effet, il faut bien vérifier si le salon de l’emploi concerne bien votre domaine et votre profil. Il est possible de voir les salons à venir dans sa région sur le site de pole emploi ou d’autres sites de recherche d’emploi.

Salon de recrutement le 23/09/2016 de 10h à 17h, au Luxembourg Congrès

Pourquoi aller aux salons de l’emploi

Ils vous permettent de vous faire une idée précise des opportunités de votre région dans votre secteur.
Même si vous ne trouvez pas d’emploi, vous avez l’opportunité de créer des liens avec des entreprises. Ne pas hésitez à demander des contacts et des cartes de visite. Osez vous servir des contacts établis pour vous enquérir de l’évolution de vos candidatures !

Vous pouvez y évaluer votre valeur sur le marché du travail en confrontant votre cursus et vos compétences aux demandes des employeurs.

Vous avez l’opportunité d’assister à des conférences qui vous aident à mieux chercher l’emploi.

Vous pouvez y trouver un emploi.

Se préparer à un salon de l’emploi

Il est généralement possible de connaître les principaux participants avant la tenue du salon, par exemple par le site du salon. Un tour sur le site ou des renseignements sur les sociétés présentes vous permettront de gagner du temps sur place et de repérer précisément les stands qui vous intéressent.

Le recruteur doit garder une bonne impression de vous.

Il faut cibler les employeurs qui vous intéressent et chercher à identifier leurs besoins

Après avoir trouvé les entreprises qui vous intéressent, faites un tour sur leur site web pour découvrir et connaître l’entreprise. C’est toujours un plus de montrer au recruteur que son entreprise vous intéresse particulièrement et pourquoi. N’hésitez pas à prendre des notes pour le jour J. Il serait utile de voir également quel profil les entreprises recherchent afin d’analyser la compatibilité de votre cursus avec leurs besoins.

Rédigez vos CV en fonction des postes qui pourraient vous intéresser

Rédigez et imprimez vos CV avant le jour J. Il vous faudra au moins autant de CV que de postes convoités. Rédigez également des lettres de motivation pour les offres que vous avez pu voir sur le site de recrutement des entreprises.

Préparez des entretiens en fonction des postes souhaités

Simulez des entretiens seuls ou avec des proches pour vous mettre dans le bain. Ceci vous permettra de travailler vos points faibles en entretien. Il faudra maitriser l’art de se présenter brièvement.

Habillez vous correctement pour le salon

Une bonne tenue, de préférence en adéquation avec le poste recherché, doit être privilégiée pour se rendre à l’événement.

Bonne chance dans votre recherche !

Anya

14Sep/16

Quand Monsanto fusionne avec Bayer

Bayer annonce ce mercredi 14 septembre un accord de fusion ferme avec Monsanto, une concentration germano-américaine qui a paru surprendre certains et inquiéter d’autres. Ce rapprochement des deux grands groupes crée la surprise d’autant plus que l’Allemagne n’est pas lui-même un pays favorable aux OGM.

Siège de Bayer à Leverkusen
Siège de Bayer à Leverkusen

Quand on parle de pesticides ou d’organismes génétiquement modifiés, Monsanto est généralement la première entreprise ciblée autant pour ses produits très connus que pour ses méthodes commerciales extrêmes (on se souvient encore des procès contre les agriculteurs qui avaient utilisé une partie de leur récolte comme semence).

Toute controversée qu’elle soit, cette multinationale américaine reste une référence en matière de biotechnologies agricoles. Surtout connue à cause du Round up, un herbicide largement commercialisé dans le monde entier malgré le fait qu’il contient du glyphosate, un principe actif désormais classé comme étant cancérogène (par le Centre international de recherche contre le cancer, le 20 mars 2015). En Europe, depuis le 6 juin, le glyphosate est provisoirement interdit pour une durée de 18 mois.

Le grand public quant à lui ignore l’existence de grands acteurs autre que Monsanto dans les biotechnologies agricoles. Et pourtant, le groupe Bayer s’est également diversifié et s’est orienté vers l’agrochimie depuis un peu plus d’une décennie. À la lecture de certaines réactions sur les réseaux sociaux lors de l’annonce du rachat de Monsanto par Bayer, il apparaît que les activités agrochimiques de Bayer sont plutôt méconnues. La firme allemande reste réduite souvent à sa branche initiale: la branche pharmaceutique. Or, depuis sa création en 1863, Bayer a diversifié ses activités, notamment en acquérant depuis 2002 la branche agronomique du groupe Aventis.

La société chimique allemande rencontre également sa part de controverse dans la commercialisation de ses produits. On a beaucoup entendu parlé du gaucho ces dernières années. Pointé du doigt par les apiculteurs qui clament un effet néfaste voire létal sur les abeilles, le gaucho est l’un des pesticides mis en vente par Bayer.

Siège de Monsanto dans le Missouri
Siège de Monsanto dans le Missouri

La fusion annoncée entre Monsanto et Bayer intervient dans un climat de défiance envers les pesticides et les OGM. Si la première société a multiplié les controverses, la seconde n’est pas exempte de conflits non plus.

Cette tendance à la concentration des firmes agrochimiques a été initiée par le groupe Monsanto, lui-même, en tentant en 2014 une OPA infructueuse sur la firme suisse Syngenta, finalement ralliée au chinois Semchina. Cette offensive a consolidé la volonté de la firme allemande Bayer de s’affirmer comme géant du secteur, peut-être par crainte d’être affaiblie face aux autres concentrations.

Ce rachat de Monsanto à 59 milliards d’euros permettra à Bayer d’avoir un bonne réserve de brevets mais aussi d’espérer un chiffre d’affaires annuel de 23 milliards d’euros. Est-ce fou d’espérer que le travail pour laver la réputation de Monsanto et donner une bonne image aux deux firmes fusionnées soit profond et passe par un examen minutieux de l’impact des biotechnologies agricoles sur la santé et sur l’environnement.

Quoiqu’on pense des semences génétiquement modifiées, il est évident qu’à un moment donné les sceptiques vont devoir consentir à mettre de l’eau dans leur vin et les fabricants devront se soumettre à une réglementation plus soucieuse de l’environnement. La question cruciale de nourrir une population mondiale sans cesse croissante, la volonté d’une alimentation qui respecte l’environnement et le patrimoine végétal impliquent l’appropriation des problématiques de l’alimentation durable par les acteurs de de l’agrochimie et d’agroalimentaire.

Selon la FAO, les régimes alimentaires durables contribuent à protéger et à respecter la biodiversité et les écosystèmes, sont culturellement acceptables, économiquement équitables et accessibles, abordables, nutritionnellement sûrs et sains, et permettent d’optimiser les ressources naturelles et humaines.

Si l’OMS ou la FAO semblent désormais mobiliser pour promouvoir cette alimentation durable, elle ne sera toutefois possible que si les acteurs des biotechnologies agricoles ou ceux de l’agroalimentaire s’approprient les problématiques de cette alimentation respectueuse de la santé de tous et de l’écosystème.

16Sep/14

ô misère ô déflation

Les prévisions économiques européennes suscitent quelque inquiétude avec l’évocation permanente d’une menace de déflation. Redoutée comme phénomène économique, une déflation est une baisse de l’indice des prix observée sur une période de plusieurs trimestres; à l’opposé, l’inflation est la hausse des prix.

Même s’il favorise divers placements, notamment dans l’or, l’immobilier ou les actions, une flambée des prix n’est pas non plus considérée comme propice à l’économie. L’épisode d’inflation que l’Allemagne a connu en 1929 a laissé de profonds stigmates dans la conception de l’économie européenne. La politique économique européenne est donc axée sur la stabilité des prix.

Des billets de banques, en Euro

Il semble pourtant que l’inflation reste désormais souhaitable en Europe. Paul Krugman, le prix Nobel d’économie en 2008 va jusqu’à dire : « En Europe, l’inflation n’est pas le problème, mais la solution. » En effet, on prônait une relation inverse entre le taux de chômage et l’inflation. Cette relation mise en évidence par la courbe de Philips s’est avérée erronée pendant la stagflation dans les années 70. Cette période est marquée par une forte inflation couplée d’une faible croissance économique entraînant un taux de chômage élevé.

Le nouveau ralentissement des prix est de mauvaise augure pour l’économie européenne qui a toujours du mal à se remettre sur les rails après la crise économique de 2008, la grande récession. La déflation est considérée comme plus dangereuse que l’inflation car il est encore plus difficile d’y remédier. La déflation des années 30 en Europe illustre la spirale épineuse que représente ce phénomène en économie. C’est pourquoi les différents gouvernements et les banques centrales s’acharnent contre les signes avant-coureurs.

La Banque Centrale Européenne préconise un taux d’inflation d’environ 2% par an au sein de la zone euro. Mais selon les chiffres d’Eurostat, l’inflation est tombée à 0,3% sur un an, contre 0,4% en juillet, selon les chiffres publiés vendredi 29 août par Eurostat. Pour l’heure, on constate plutôt une désinflation en Europe. Il existe une différence entre la déflation et la désinflation qui est un ralentissement de l’inflation, donc une diminution du taux d’inflation : le niveau général des prix augmente moins vite.

Face à cette croissance faible, cette inflation faible, cette dette élevée et ce chômage grimpant, Mario Draghi ne cesse d’affirmer la nécessité d’accroître l’investissement dans des activités productives publiques et privées. Pour sa part, la BCE veut insuffler cette croissance avec un programme de rachat d’actifs privés et une baisse historique des taux d’intérêt.

Anya