ô misère ô déflation

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Les prévisions économiques européennes suscitent quelque inquiétude avec l’évocation permanente d’une menace de déflation. Redoutée comme phénomène économique, une déflation est une baisse de l’indice des prix observée sur une période de plusieurs trimestres; à l’opposé, l’inflation est la hausse des prix.

Même s’il favorise divers placements, notamment dans l’or, l’immobilier ou les actions, une flambée des prix n’est pas non plus considérée comme propice à l’économie. L’épisode d’inflation que l’Allemagne a connu en 1929 a laissé de profonds stigmates dans la conception de l’économie européenne. La politique économique européenne est donc axée sur la stabilité des prix.

Des billets de banques, en Euro

Il semble pourtant que l’inflation reste désormais souhaitable en Europe. Paul Krugman, le prix Nobel d’économie en 2008 va jusqu’à dire : « En Europe, l’inflation n’est pas le problème, mais la solution. » En effet, on prônait une relation inverse entre le taux de chômage et l’inflation. Cette relation mise en évidence par la courbe de Philips s’est avérée erronée pendant la stagflation dans les années 70. Cette période est marquée par une forte inflation couplée d’une faible croissance économique entraînant un taux de chômage élevé.

Le nouveau ralentissement des prix est de mauvaise augure pour l’économie européenne qui a toujours du mal à se remettre sur les rails après la crise économique de 2008, la grande récession. La déflation est considérée comme plus dangereuse que l’inflation car il est encore plus difficile d’y remédier. La déflation des années 30 en Europe illustre la spirale épineuse que représente ce phénomène en économie. C’est pourquoi les différents gouvernements et les banques centrales s’acharnent contre les signes avant-coureurs.

La Banque Centrale Européenne préconise un taux d’inflation d’environ 2% par an au sein de la zone euro. Mais selon les chiffres d’Eurostat, l’inflation est tombée à 0,3% sur un an, contre 0,4% en juillet, selon les chiffres publiés vendredi 29 août par Eurostat. Pour l’heure, on constate plutôt une désinflation en Europe. Il existe une différence entre la déflation et la désinflation qui est un ralentissement de l’inflation, donc une diminution du taux d’inflation : le niveau général des prix augmente moins vite.

Face à cette croissance faible, cette inflation faible, cette dette élevée et ce chômage grimpant, Mario Draghi ne cesse d’affirmer la nécessité d’accroître l’investissement dans des activités productives publiques et privées. Pour sa part, la BCE veut insuffler cette croissance avec un programme de rachat d’actifs privés et une baisse historique des taux d’intérêt.

Anya


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