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13Oct/16

Aimez-vous votre boîte ?

Un sondage réalisé par OpinionWay sur un panel de 2011 personnes représentatives de la population française indique que 64% des Français aiment leur boite. Ce chiffre est nettement en baisse comparativement à 2013 où 73% des Français proclamaient alors leur amour pour leur entreprise.

Rappelons que « J’aime ma boîte » est une opération initiée par Sophie de Menthon en 2003 pour permettre aux entreprises de célébrer avec leurs salariés en toute convivialité les points positifs de la vie en entreprise.

une femme redresse la tête ave can visage détendu et souriant devant un tableau noir

Notre activité professionnelle constitue une part prépondérante de notre vie. Il est crucial qu’on s’y épanouisse en plus d’en vivre dignement, avec un salaire décent. En dehors de tout sondage, toute mesure extérieure, nous devons nous demander si on aime réellement notre activité professionnelle, l’environnement et les conditions dans lesquelles on l’exerce.

Comme Confucious l’a dit : « choisis un travail que tu aimes et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie. » Aimer notre travail procède tout d’abord de notre choix d’exercer telle ou telle activité, de notre orientation. Est-ce qu’on aime la voie qu’on a empruntée professionnellement ? Est-on vraiment passionnée par le métier qui est le nôtre ? Ou représente-t-il uniquement le moyen de gagner notre vie ?

Même si « j’aime ma boîte » tend à célébrer plutôt l’environnement de travail, la question d’aimer son activité professionnelle doit englober individuellement des aspects plus larges que la convivialité dans l’entreprise. En effet, on aura beau travailler dans un cadre agréable, on risque de ne jamais s’y épanouir si nous avons choisi notre métier par défaut. Dans ce cas, il faut reconsidérer nos options, nos possibilités d’évolution vers un poste qui cadre mieux avec nos envies.

Parmi les partenaires de cette opération, certains s’étonnent de la présence de Pôle Emploi. Et pourtant, c’est à juste titre que ce service public de l’emploi s’associe à cette opération. D’un côté, il a pour mission de répondre aux besoins de recrutement des entreprises. De l’autre, il doit accompagner les demandeurs d’emploi dans leur recherche d’une boite à aimer.

Il est certain qu’avant de pouvoir aimer sa boite, il faut pouvoir en avoir une. Dans un contexte d’augmentation du chômage, il est important de rappeler à l’esprit de ceux qui recrutent, des entreprises, la présence grandissante de ceux qui voudraient trouver un emploi et faire partie des bienheureux qui aiment leur boite.

Anya

01Oct/14

Avoir raison ou être heureux : telle est la question.

Avoir raison ou être heureux : drôle de choix. Mais je vous conseille d’y répondre. La vie inflige souvent ce genre de dilemme, bien plus souvent qu’on le pense. Un chauffeur de taxi qui, au détriment de sa course initiale, poursuivrait un chauffard l’ayant injurié, pour lui donner une leçon bien méritée, pourrait perdre la fidélité de ses clients.

Evidemment, si la question se posait dans des termes clairs, bien d’entre nous choisiraient d’être heureux. Avoir raison peut rendre heureux, mais on peut y laisser des plumes : on peut perdre des relations précieuses en voulant avoir à tout prix raison, on peut y perdre toute crédibilité.

Une jeune femme regarde la mer par la fenêtre depuis sa maison
Jeune fille à la fenêtre. Salvador Dali 1925

De surcroît, avoir raison n’est pas forcément être dans le vrai. Comme le dit Schopenhauer qui s’est penché sur l’art d’avoir toujours raison : « on peut objectivement avoir raison quant au débat lui-même tout en ayant tort aux yeux des personnes présentes ». Les apparences jouent beaucoup en la matière.

Par ailleurs, vouloir avoir raison en sachant que ses arguments sont faux ou en réalisant que ceux de son interlocuteur sont plus pertinents peut être perçu comme un signe de médiocrité.

Certes, il ne faut pas accepter systématiquement d’avoir tort mais plutôt repérer le combat inutile et ne pas s’y jeter. Le combat inutile est à mon sens celui qui ferait plus de dégâts et apporterait très peu de bénéfices. Une maigre satisfaction de sa propre vanité au détriment d’une amitié perdue ou d’une relation perdue, par exemple. Posez-vous la question avant toute argumentation : avoir raison ou être heureux ?

Si le jeu en vaut la chandelle, eh bien, battez-vous, usez des stratagèmes pour défendre votre opinion, argumentez becs et ongles sans insulter l’intelligence de votre interlocuteur.

Lorsque le bénéfice est maigre, renoncez à la bataille. Vous n’êtes pas du même bord politique que votre partenaire financier, évitez donc de mettre sans cesse le débat sur ce terrain.

Quand bien même l’autre serait de mauvaise foi, tant qu’il ne s’agit pas d’enjeux cruciaux, laissez-le dans le mijoter dans le cocon de malhonnêteté qui le rassure. Epargnez votre énergie pour les vraies arènes.

Il faut parfois revêtir une armure en société pour laisser glisser les attaques personnelles, ne pas être écorché par le moindre propos. Il ne s’agit pas de porter un masque qui nous empêche d’être nous-mêmes ou de porter un voile de peurs, il n’est pas non plus question de se museler. C’est tout un art de savoir quand s’affirmer et quand se faire oublier.

Alors, avoir raison ou être heureux : votre choix est-il fait ?

MM