Le printemps 2014, précoce et rayonnant, s’est subrepticement glissé sous mes pas. Que ceux-ci soient résolus ou hésitants, qu’ils soient fermes ou chancelants, je sais que les jours défileront sans répit, sans trêve jusqu’à d’autres printemps.
Aussi, ai-je fait le serment d’aller cueillir mon bonheur. Je suis une femme d’honneur, je tiendrai parole. Je saurai être la femme de mes propres rêves, cette femme ambitieuse trop muselée par le passé, désormais débridée.
Je saurai dégainer l’animal politique, la femme d’affaires, la boxeuse, la geek, l’artiste, la bricoleuse, la rêveuse. Au fond de ma cuisine, je mixerai sans réserve la passion et la raison, pour le plaisir de tous les sens. A ma table, les mets auront le goût de l’aventure, de la découverte. Dans mon boudoir, j’inviterai tour à tour Baudelaire et Sénèque pour boire à leurs lèvres, poésie ou sagesse, jusqu’à l’ivresse.
Je saurai dompter le sexe fort: au gré de mes envies, je l’accrocherai à mes fards à paupières ou au phare de mon esprit. A ma guise, je le rendrai fou, je le rendrai sage. Je saurai le couronner, je saurai le détrôner. Je ne veux être soumise qu’à mes envies.
Je saurai être toutes ces femmes qui me hantent, j’irai puiser dans la légende des plus illustres d’entre elles. Des déesses vaudoues aux déesses grecques, des amazones africaines aux geishas, je veux percer le secret des idoles pour créer mon empire…
Je veux retrouver tous les bouts de moi, les bouts de moi que grandir m’a fait oublier, les bouts de moi que je n’avais jamais osé dévoiler, les bouts de moi dont j’ignorais l’existence… Je veux mettre en perspective cette aquarelle aux couleurs diffuses pour que ma toile inspire.
Dans le sillage de mes pas, je veux insuffler une nouvelle énergie. Ne suis-je pas une nymphe, ne suis-je pas une égérie?
Mirinda-Marc A.