À l’heure du bilan

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Les échanges les plus stimulants ne sont pas forcément ceux qui renforcent nos certitudes ni ceux qui nous convertissent à l’avis d’autrui. Sont plus intéressantes les conversations qui vous laissent bien plus de questions que de réponses. Ainsi dans une discussion avec un jeune homme, celui-ci affirmait ne pas comprendre « ces gens qui ne savaient pas se remettre vite de leurs ruptures ou des déconvenues de toute sorte, lui, pour sa part, il n’y pensait plus le jour d’après. »

Une montgolfière dépasse des montagnes à haute altitude

Un don de résilience aussi immédiate semble admirable. En effet ne serait-il pas convenant de pouvoir nous défaire instantanément de nos souffrances ? Mais il restait à questionner le jeune homme sur sa façon de passer à autre chose. En effet, entre ne plus penser à quelque chose, c’est-à-dire l’oublier et se remettre de quelque chose, il existe tout de même une différence assez frappante.

Est-ce que nous ne confondons pas parfois le fait d’oublier, voire de refouler nos maux avec le fait de nous en remettre. Même ceux qui mettent du temps à ne plus penser à leurs peines, est-ce pour autant dire que nous sommes délivrés ou est-ce juste la douleur que le temps estompe ? Le temps efface les blessures, soutiendra-t-on. Les soigne-t-il ? Parfois, les heures et les jours ne suffisent pas à réellement nous désintoxiquer, notre capacité à admettre notre mal, notre volonté d’y remédier, l’énergie que nous y mettons, notre promptitude à demander de l’aide etc. Quoiqu’il en soit, se complaire dans son désarroi n’est pas non plus une option conseillée. Mais feindre un rétablissement ne fait que nourrir la blessure.

Une montgolfière dépasse des montagnes à haute altitude

Il est vrai que nous devons vite dépasser nos déboires, passer outre nos mésaventures, être au-dessus de certaines viles critiques et méchancetés gratuites. Mais les vraies blessures, les traumatismes ne s’en vont réellement que quand on s’y attarde, quand on sait les admettre et travailler à trouver le remède efficace. Les oublier, les enterrer profondément, ce n’est peut-être pas la cure appropriée. Au contraire, le mal peut prendre racine en silence, il peut se transformer en plaies plus profondes qui nous rongent intérieurement voir inconsciemment. Il faut vite se remettre de ses blessures, mais veillons surtout à une bonne guérison.

En cette fin d’année, en ce moment de bilan, de travail sur soi, cherchons à dépasser nos échecs, nos peines avec lucidité, sans chercher à les voiler ou à les enfouir.

MM


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