Category Archives: Edito

01Oct/14

Avoir raison ou être heureux : telle est la question.

Avoir raison ou être heureux : drôle de choix. Mais je vous conseille d’y répondre. La vie inflige souvent ce genre de dilemme, bien plus souvent qu’on le pense. Un chauffeur de taxi qui, au détriment de sa course initiale, poursuivrait un chauffard l’ayant injurié, pour lui donner une leçon bien méritée, pourrait perdre la fidélité de ses clients.

Evidemment, si la question se posait dans des termes clairs, bien d’entre nous choisiraient d’être heureux. Avoir raison peut rendre heureux, mais on peut y laisser des plumes : on peut perdre des relations précieuses en voulant avoir à tout prix raison, on peut y perdre toute crédibilité.

Une jeune femme regarde la mer par la fenêtre depuis sa maison
Jeune fille à la fenêtre. Salvador Dali 1925

De surcroît, avoir raison n’est pas forcément être dans le vrai. Comme le dit Schopenhauer qui s’est penché sur l’art d’avoir toujours raison : « on peut objectivement avoir raison quant au débat lui-même tout en ayant tort aux yeux des personnes présentes ». Les apparences jouent beaucoup en la matière.

Par ailleurs, vouloir avoir raison en sachant que ses arguments sont faux ou en réalisant que ceux de son interlocuteur sont plus pertinents peut être perçu comme un signe de médiocrité.

Certes, il ne faut pas accepter systématiquement d’avoir tort mais plutôt repérer le combat inutile et ne pas s’y jeter. Le combat inutile est à mon sens celui qui ferait plus de dégâts et apporterait très peu de bénéfices. Une maigre satisfaction de sa propre vanité au détriment d’une amitié perdue ou d’une relation perdue, par exemple. Posez-vous la question avant toute argumentation : avoir raison ou être heureux ?

Si le jeu en vaut la chandelle, eh bien, battez-vous, usez des stratagèmes pour défendre votre opinion, argumentez becs et ongles sans insulter l’intelligence de votre interlocuteur.

Lorsque le bénéfice est maigre, renoncez à la bataille. Vous n’êtes pas du même bord politique que votre partenaire financier, évitez donc de mettre sans cesse le débat sur ce terrain.

Quand bien même l’autre serait de mauvaise foi, tant qu’il ne s’agit pas d’enjeux cruciaux, laissez-le dans le mijoter dans le cocon de malhonnêteté qui le rassure. Epargnez votre énergie pour les vraies arènes.

Il faut parfois revêtir une armure en société pour laisser glisser les attaques personnelles, ne pas être écorché par le moindre propos. Il ne s’agit pas de porter un masque qui nous empêche d’être nous-mêmes ou de porter un voile de peurs, il n’est pas non plus question de se museler. C’est tout un art de savoir quand s’affirmer et quand se faire oublier.

Alors, avoir raison ou être heureux : votre choix est-il fait ?

MM

08Sep/14
Reflet du soleil dans la mer

La lune et les étoiles

Qu’ils sont bien vite passés ces jours d’été ! Bien plus de gris que de soleil : l’écho des canons d’Irak, ou de Syrie, les clameurs ukrainiennes, le tapage des enlèvements de Boko Haram, les bombardements à Gaza, le bruit sourd des massacres en Centrafrique, les cris étouffés des pays touchés par le virus Ebola, les menaces de déflation qui pèsent sur l’Europe, le raffut de faillite de l’Argentine, les protestations de Ferguson ont retenti plus fort que les tubes de l’été.

Une femme entre dans l’eau pour se baigner dans l’océan

Il est des étés comme ça, des étés où il y a plus de pluie que de beau temps, des étés où on s’accroche aux simples plaisirs, des étés où la super lune est une promesse de répit, des étés où on espère l’illumination des Larmes de saint Laurent pour une pluie de vœux.

Mais le ciel peut être parfois cruel : les nuages et le brouillard m’ont volé le spectacle de la super lune. Frustrée, J’ai dû me contenter des images époustouflantes sur la toile. Privée de la lune, j’ai veillé à ne pas rater les perséides, ce courant d’étoiles filantes devait étancher ma soif de beauté, de délicatesse. J’ai donc cherché un ciel plus clément, couru sur les cimes pour voir de mes propres yeux les étoiles filantes. Quel spectacle ! A défaut de la lune, j’ai eu les étoiles.

À l’abri du monde et de ses bruits inquiétants, j’ai pu susurrer au vent mon plu grand vœu : « Ô temps ne suspends pas ton envol, mène nous vite vers des jours meilleurs ».

Mirinda-Marc A.

01Avr/14

Le choix d’être une égérie.

Le printemps 2014, précoce et rayonnant, s’est subrepticement glissé sous mes pas. Que ceux-ci soient résolus ou hésitants, qu’ils soient fermes ou chancelants, je sais que les jours défileront sans répit, sans trêve jusqu’à d’autres printemps.

Aussi, ai-je fait le serment d’aller cueillir mon bonheur. Je suis une femme d’honneur, je tiendrai parole. Je saurai être la femme de mes propres rêves, cette femme ambitieuse trop muselée par le passé, désormais débridée.

Je saurai dégainer l’animal politique, la femme d’affaires, la boxeuse, la geek, l’artiste, la bricoleuse, la rêveuse. Au fond de ma cuisine, je mixerai sans réserve la passion et la raison, pour le plaisir de tous les sens. A ma table, les mets auront le goût de l’aventure, de la découverte. Dans mon boudoir, j’inviterai tour à tour Baudelaire et Sénèque pour boire à leurs lèvres, poésie ou sagesse, jusqu’à l’ivresse.

Je saurai dompter le sexe fort: au gré de mes envies, je l’accrocherai à mes fards à paupières ou au phare de mon esprit. A ma guise, je le rendrai fou, je le rendrai sage. Je saurai le couronner, je saurai le détrôner. Je ne veux être soumise qu’à mes envies.

Je saurai être toutes ces femmes qui me hantent, j’irai puiser dans la légende des plus illustres d’entre elles. Des déesses vaudoues aux déesses grecques, des amazones africaines aux geishas, je veux percer le secret des idoles pour créer mon empire…

Je veux retrouver tous les bouts de moi, les bouts de moi que grandir m’a fait oublier, les bouts de moi que je n’avais jamais osé dévoiler, les bouts de moi dont j’ignorais l’existence… Je veux mettre en perspective cette aquarelle aux couleurs diffuses pour que ma toile inspire.

Dans le sillage de mes pas, je veux insuffler une nouvelle énergie. Ne suis-je pas une nymphe, ne suis-je pas une égérie?

Mirinda-Marc A.