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27Août/16

L’abri

Il y a ce lieu ou ce moment où soudain, vous vous sentez libre d’enlever vos masques, de déposer vos fardeaux, de rêver et d’être librement vous-même, de laisser derrière celui qu’on voudrait que vous soyez ou encore celui que vous vous évertuez à être pour plaire. Puis, se retrouver, se regarder en face, se reconstruire, se fortifier, renforcer ses positions pour faire face autant au quotidien qu’à l’imprévu.

La Forteresse de Matsumoto
La Forteresse de Matsumoto

Quel est votre abri ? Qu’il soit matériel comme la maison de votre enfance ou immatériel comme votre foi en vous-même, en l’humanité, en Dieu, ne le perdez jamais de vue. Si vous ne le connaissez pas encore, cherchez-le, si vous avez perdu cet abri, édifiez-en un autre, plus solide et trouvez-y refuge autant que possible. Un certain recul, voilà les vacances que je vous souhaite. Vous vous dites sûrement qu’il est un peu tard pour parler de vacances, l’été tend vers sa fin et dès la semaine prochaine, ce sera la grande rentrée. En réalité, c’est le moment idéal pour parler de détente, pas une détente ponctuelle, estivale mais un recul fréquent pour affronter sereinement les défis quotidiens, pour ne pas céder à la panique face à l’inconnu aussi brutal ou étrange qu’il soit.

D’aucuns pensent que nous vivons actuellement des moments troubles. Ils iraient même jusqu’à dire : « ce monde était mieux avant ». Eh bien, laissez-moi les contredire ! Soit ils n’ont jamais vécu l’époque à laquelle ils se référent, soit ils l’ont traversée sans en vivre les malheurs, les conflits ainsi que les injustices, soit ils ont la mémoire courte ou sélective, soit ils se mentent tout simplement. D’après Charles PEGUY, le jugement historique n’est pas le plus fiable qui soit. Dans la même veine, la grossière comparaison de deux époques souffrira toujours de lacunes.

Humour Naufrage: -Il faut trouver à les distraire (les requins). -Les femmes et les enfants d'abord!
Naufrage de la croisière. Lioshka

En réalité, ce monde a toujours été un océan de tumultes. Souvent, les fracas sont loin, on en a qu’un lointain écho. Mais, parfois la tempête est à nos portes. Quand les vagues se déchaînent, quand on voit venir le naufrage, certains cherchent qui jeter à l’eau soit en ultime sacrifice, soit pour alléger la barque, soit pour se créer un pont humain jusqu’au rivage ; il y a ceux qui tournent en rond, ceux qui perdent pied avant le naufrage, ceux qui se laissent couler, ceux qui quittent le navire, ceux qui essaient de redresser la barque, ceux qui espèrent un miracle… Je ne sais de quelle trempe vous êtes. On ne le sait soi-même que lorsqu’on est face au péril.

Faudra-t-il affronter, faudra-t-il fuir ? Dans les deux cas, seul un esprit serein peut garder votre tête hors de l’eau. Cet esprit serein se construit bien avant le naufrage. Les situations difficiles ne font pas le caractère, elles le révèlent. Mais si vous attendez les remous avant de chercher votre roc, avant de construire votre fortification, je ne donne pas cher de votre peau.

MM

25Avr/16

Rien n’est impossible

Ce 4 avril, je me suis pris un puzzle dit impossible ; à vrai dire cet épithète n’avait du être qu’un argument de vente pour ceux qui l’ont édité, une tentative de séduire ceux qui aiment les défis, rien d’autre. Je me souviens de ces énigmes où le jeu en valait deux fois plus la chandelle uniquement parce qu’on disait que seuls deux pour cent de la population y arriveraient.

Pièces d'un puzzle en train d'être assemblées; étape difficile pour marier les formes, couleurs et motifs.
Assemblages méticuleux des pièces

Pour en revenir à mon puzzle, je l’ai monté pièce par pièce en deux semaines à peine : 500 pièces formant une magnifique aquarelle, une image printanière où on imagine, plus qu’on ne voit, des papillons se posant sur des arbres en fleurs. J’avais surtout craqué pour l’image finale, ce mélange de tons roses, gris, bleus etc. Je prenais le temps et le plaisir après le travail d’analyser ces nuances de couleurs, ces dégradés de teintes qu’il fallait minutieusement distinguer afin de mettre bout à bout les pièces de mon jeu. Et mon puzzle impossible prenait forme assez facilement, assez rapidement. J’en étais presque déçue.

À aucun moment avant de déposer la pièce finale, je ne m’étais vraiment attardée sur le qualificatif impossible. Et pour finir, j’ai trouvé ridicule qu’ils aient pu poser une telle mention sur un casse-tête qui n’en était pas un finalement ; ça frisait le dol. Peut-être que certains ne sont pas arrivés au bout de ce puzzle, il leur aura manqué la patience ou peut-être se sont-ils réfugiés dans cet attribut « impossible » pour ne jamais y arriver. Quand on se dit que ce n’est pas faisable, on ne peut pas le faire.

Petite, j’adorais les puzzles, les faciles, puis je m’énervais sur ceux qui étaient un peu plus complexes. J’ai donc décidé de ne plus poursuivre cette passion qui défiait parfois mon flegme. Je n’ai pas réussi à être le génie des puzzles. Mais j’ai appris une leçon en me replongeant dans cette aventure : avec la dose de sang-froid nécessaire, on arrive au bout des épreuves, à force de patience et de persévérance. En réalité, rien n’est impossible !

MM

Le puzzle est fini. Satisfaction finale devant l'image reconstituée.
Satisfaction devant l’image reconstituée.
07Mar/15

Voici venir le soleil (Here comes the sun)

Au son des oiseaux qui reviennent de leur migration hivernale, à la vue des jours se rallongeant, il est clair que le printemps arrive. Il y a quatre mois, lorsqu’on sentait l’hiver poindre, on pensait au froid, aux nuits longues, à la neige…

Here comes the sun – George Harrison, The Beatles

A présent, il est bien plus agréable de se dire que le printemps émerge, de penser aux fleurs, aux oiseaux, au soleil… Et à cette idée, ce fameux morceau des Beatles « Here comes the sun » trotte dans ma tête. Voici venir le soleil […] et les sourires reviennent sur les faces. Or, le printemps est souvent pluvieux. Va-t-il falloir attendre l’été pour avoir le sourire ? D’un autre côté, l’on dit que l’excès de chaleur pourrait rendre nerveux.

Il est certain que le temps qu’il fait a une influence sur nous, sur notre corps. Le soleil est important pour la santé ; il est source de vitamine D. Il serait toutefois insidieux de croire que « la misère serait moins pénible au soleil ».

Chaussures fleurs Michel Tcherevkoff
Chaussures fleurs Michel Tcherevkoff

Bien des gens sont désagréables en prenant pour prétexte le mauvais temps. C’est un aveu de faiblesse, de manque de constance. Ne laissez jamais le temps maître de votre humeur. Le printemps arrive et avec, peut-être le soleil, peut-être la pluie. Qu’importe puisque vous ne laisserez ni l’un ni l’autre définir votre attitude. Qu’importe puisque vous vous chausserez de volonté et de courage pour faire fleurir et fructifier les jours sous vos pas.

« Le soleil est nouveau tous les jours » disait Héraclite d’Ephèse. Il est là tous les jours, parfois sous des couches de nuages. Admettez que cet éternel retour du soleil serait fade et routinier, si celui-ci ne se renouvelait pas. Alors, qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il vente, gardez le sourire !

MM

06Nov/14

Vive les feuilles mortes !

« L’automne est un deuxième printemps où chaque feuille est une fleur. » – Albert Camus.

Ce feuillage ocre et jaune est délaissé progressivement par les arbres recouvrant leur nudité afin de préserver de l’énergie pour l’hiver.

Un chemin à travers une forêt en Automne, avec les arbre qui se sont couvert d'un chaud manteau orangé.
Forêt en Automne

Quel éclat dans les arbres avant la chute de ces feuilles desséchées, de ces feuilles en manque de sève, quel craquement sous nos pieds pour nous rappeler que chaque pas est signe de vie.

Il y aura jusqu’au bout de la vie dans ces feuilles mortes : cette robe dorée qui nous ferait oublier que le soleil se fait rare. Novembre est la promesse d’une fin d’année éclatante.

Au tout début de ce mois, un obsédé des chiffres m’a rappelé : « plus que 60 jours environ et 2014 sera de l’histoire ancienne. Bientôt, tout le monde dégainera les bilans. »

En effet, à présent, nous avons moins de 60 jours pour atteindre la nouvelle année 2015. Mais c’est environ 60 chances inestimables de parfaire 2014, c’est 60 raisons au moins de faire rentrer cette année dans notre légende, c’est 60 opportunités d’être heureux à saisir.

Comme ces hommes intègres déterminés à faire partir leur président après 27 ans de règne, comme ces femmes armées de leur courage et de leur spatule qui ont écrit une page entière de la gloire du Burkina Faso, il est encore temps de s’armer de courage et de volonté pour faire face à nos combats quotidiens, il est encore temps de faire rentrer 2014 dans l’histoire de nos victoires personnelles.

Mirinda-Marc