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27Oct/16

Pourquoi votre boîte ne vous rend pas votre amour ?

Plus tôt dans le mois, certains ont pu célébrer leur vie en entreprise à travers l’opération « j’aime ma boite ». Bon nombre de Français ont alors déclamé leur amour à leur cadre de travail et à leur entreprise. On suppose même que ceux qui n’aimaient pas particulièrement leur boîte ont dû honorer de leur présence ces rencontres conviviales entre collègues.

Il est assez facile de dire, en ces temps de chômage, que quand on aime pas son employeur ou ses conditions de travail, on devrait s’en aller. Pas si simple, on devrait d’abord se pencher sur les raisons de ce désamour, puis identifier ce qui est réparable et ce qui ne l’est pas. Après seulement, une décision s’imposera.

Il est des cas, au contraire, où on aime sa boite de tout son cœur, en tout cas, le croit-on. Cependant, cette profusion d’amour passe inaperçu, n’est pas remarqué ou n’est pas récompensé. Des fois, cet amour est tellement palpable que ça relèverait presque de la mauvaise foi de la part de votre manager ou votre patron de l’ignorer. Bref, vous aimez votre boîte mais vous avez l’impression que cet amour n’est pas réciproque.

En effet, quand on arrive le/la premier-ère et qu’on reste jusqu’à la fermeture, on se donne à fond sur tous les dossiers, on dépense toute son énergie dans son travail sans compter, c’est frustrant de constater qu’il n’y a pas de retour (financier ou même de simples encouragements) voire d’avancement dans sa carrière. Avant de remettre en question son entreprise qui peut être fautive, il convient de se poser certaines questions personnellement.

Peut-être aimez-vous votre entreprise passionnément, mais votre travail, pas tant que ça.

Il faudrait dans ce cas vous poser la question de l’adaptation de votre métier à vos envies. Si le métier ne vous passionne pas, vos heures supplémentaires sont à la fois un supplice pour vous et pour vos collègues. Ce sont des situations qui se ressentent aisément dans l’efficacité. On dira de vous que vous avez de la volonté, vous vous acharnez.

Parfois même, votre dur labeur n’est causé que par la promesse d’un poste plus alléchant. Plus le résultat tarde et plus votre ardeur dénote une certaine lassitude. Dans ce cas, discutez clairement de cette possibilité avec votre manager et le service des ressources humaines. N’hésitez pas à demander les qualités éligibles à ce nouveau poste. Sachez aussi vous renseigner sur la réalité de ce poste convoité et sur les délais de mise en place.

Peut-être votre travail acharné est tout simplement inadapté ou insuffisant.

Aussi bête que ça puisse paraître, certaines personnes ne connaissent pas leurs réelles missions au sein d’une entreprise. Cela peut prêter à sourire mais ça arrive plus souvent qu’on veut le croire. Votre travail est alors le doublon de celui d’un-e collègue et il ne peut pas réellement être estimée à sa juste valeur. Ce n’est assurément pas de votre seule faute mais cela relève une certaine défaillance dans l’organisation.

N’accusons pourtant pas si vite les ressources humaines car il arrive aussi que l’on ne travaille pas sur les bonnes choses. Il est bien de revoir la définition de ses missions et leur pertinence dans l’évolution de l’entreprise.

Il y a également un écueil à éviter : ne remplir qu’une partie de ses missions. Il y a évidemment des tâches que l’on préfère et d’autres moins. Il ne faut pas dédaigner à remplir ces dernières quand elles rentrent clairement dans vos assignations. En d’autres termes, votre travail n’est pas apprécié parce qu’il est incomplet.

D’un autre côté, s’il faut plus d’une personne pour accomplir vos missions, n’hésitez pas à le relayer à votre manager de manière suffisamment insistante.

Peut-être que vous n’apportez plus ni créativité ni plus-value à votre travail malgré vos efforts parce que vous stagnez vous-même.

Il est question de repenser à votre carrière. Votre poste ne vous challenge et vous êtes installé-e dans une sorte de routine improductive.

À l’inverse, parfois, vous ne relevez pas assez les défis de votre poste parce que vous les ignorez.

Posez-vous également la question de savoir si vos connaissances sont à jour dans votre domaine. Êtes-vous resté-e prostré-e dans des techniques de travail désuètes et inadéquates ? Suivez-vous les nouveaux enjeux de votre poste ? Ne soyez pas malgré votre engagement un poids mort pour votre entreprise.

Peut-être que malgré tout votre zèle, vous ne vous investissez pas dans le relationnel au sein de votre entreprise.

En d’autres termes, vous êtes l’employé-e hyper qualifié-e, mais que tous ses collègues haïssent. Vous préférez vous dire que c’est parce que vous valez mieux qu’eux ? C’est une attitude simpliste qui manque de vision. Brisez la glace avec eux, allez vers eux pendant les pauses. Soyez conscients-es qu’une bonne partie de notre vie se joue au boulot. Il est crucial d’y établir un environnement sain pour s’y épanouir.

Il faut créer une bonne relation avec eux. Sans aller jusqu’à une amitié, on peut tisser des relations professionnelles saines et courtoises en s’intéressant aux passions de ses collègues ou en participant dans la limite du possible aux activités conviviales organisées par l’entreprise. Ce n’est certes pas une obligation mais c’est apprécié.

Peut-être distancez-vous trop votre équipe dans la production de votre travail.

Ce point rejoint le point précédent. Il faut en entreprise inscrire son travail dans un projet commun, d’où ses multitudes réunions, chronophages mais nécessaires à un fonctionnement régulier d’un projet ou à un travail en équipe. Si vous travaillez en équipe, inscrivez-vous dans une dynamique d’équipe. Ne faites pas bande à part pour vite et mieux finir votre partie.

Peut-être contredisez-vous trop votre employeur dans ses choix stratégiques.

Croyez-moi, en entreprise, il faut pratiquer l’art de la critique avec modération et nuance, surtout quand il s’agit de son patron. Excepté si vous êtes payé-e pour apporter votre expertise dans un domaine précis, ne remettez pas en question les choix de votre patron. Ne lui donnez pas l’impression qu’il n’est pas à la hauteur.

En réalité, il arrive qu’il ne maîtrise pas le contexte, donnez-lui avec humilité une option au lieu de questionner la sienne. S’il refuse votre proposition, il se souviendra de votre intervention en cas d’échec de son plan. Ne lui dîtes pas alors que vous l’avez prévenu. Présentez-lui à nouveau les intérêts de votre stratégie tout en peaufinant celle-ci.

Devriez-vous tout de même mettre le doigt sur certaines incohérences, formulez-les de manière constructive : que ce ne soit pas une contestation du leadership du chef mais plutôt, une contribution étayée et bénéfique à tous.

Peut-être ne valorisez-vous pas assez votre implication dans l’entreprise.

Devoir valoriser son travail peut vous paraître prétentieux. Vous ne le faites donc pas. Eh bien, pas sûr que ceux qui profitent de cette faille pour s’attribuer vos mérites aient les mêmes scrupules.

Pour établir une relation saine avec votre milieu professionnel, il ne faut viser personne dans l’équipe à qui attribuer nommément les failles. Il faut veiller plutôt à indiquer la partie défaillante sans viser qui que ce soit.

De la même manière, vous pouvez relever subtilement l’impact de votre contribution sans offenser votre équipe. Vous pouvez même souligner l’apport de la dynamique d’équipe dans vos réalisations. Il est essentiel de continuer à se vendre habilement à son employeur.

Anya

27Mar/15

De l’image de soi sur les réseaux sociaux

Dans certaines cultures, on aurait chacun trois faces. La première est celle que l’on montre au monde. La deuxième est celle que nos proches connaissent. La troisième, notre véritable reflet, personne ne la connait.

Soyez conscients que sur un réseau social, il doit essentiellement être question de la première face, de l’image que vous voulez montrer au monde et que vous assumeriez qu’il vous renvoie de vous.

Grande statue  représentant une Divinité Khmer à 3 visages
Divinité Khmer – provenance Angkor Thom, Cambodge – Musée Guimet

Un réseau social, quelque soit la configuration que vous en faites, que le compte soit personnel ou professionnel, qu’il soit privé (verrouillé au public) ou public, qu’il soit nominatif ou sous un pseudonyme, n’a pas vocation à être un journal intime. Après, il appartient à chacun de choisir de s’épancher sur tel ou tel autre sujet, même concernant sa vie.

Cette aptitude à s’adresser à un large public combinée à la liberté d’expression font des réseaux sociaux des plateformes, qui soutiennent par excellence des révolutions politiques, des sensibilisations et partage d’idées, des messages publicitaires etc.

Quelques limites à la liberté d’expression.

Quelque soit la nature des messages que vous choisissez de porter, assurez-vous qu’ils ne heurtent pas une autre liberté. Ne dit-on pas usuellement que « la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres » ?

Sur Instagram par exemple, beaucoup prennent la liberté de poster des photos prises sans le consentement des personnes présentes sur le cliché. Assurez-vous que ceux dont vous diffusez l’image soient consentants, sinon vous portez atteinte à leur droit à l’image.

Il est préférable aussi de garder à l’esprit dans vos échanges sur les réseaux que les diffamations, les insultes, le harcèlement tombent sous le coup de la loi. On se souvient toujours de la condamnation d’un Twittos à 466 Tweets d’excuse (nombre estimé de vues du Tweet incriminé) pour avoir insulté deux personnalités politiques sur TWITTER et ce, sous astreinte de 100 euros par manquement constaté.

Une certaine distinction entre compte public et compte privé

Sachez, par exemple, que le 19 novembre 2010, le Conseil des prud’hommes de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) a jugé le licenciement de trois salariés, pour dénigrement de leur hiérarchie sur Facebook, fondé. Mais depuis cette décision, la jurisprudence semble tenir compte du fait que le compte en cause soit ouvert à tous ou réduit aux simples amis du salarié. Le Conseil des prud’hommes de Lens, dans une décision du 22 mai 2012, a ainsi considéré que « les communications faites au travers du site Facebook sont de nature privée » et qu’ « en aucun cas elles ne sont injurieuses envers son employeur ». Le licenciement de l’employé, dans ce cas, a été considéré sans cause réelle et sérieuse.

Il est encore permis de se plaindre de son boulot auprès de ses amis ; mais étaler ses frustrations au travail, sur un compte public, peut fonder un licenciement lorsque les critiques portent atteinte à l’image de l’entreprise.

L’anonymat sur la toile est une illusion

Certains, forts de l’anonymat que semble leur donner internet, ne réalisent pas que leurs propos les engagent tout de même. Les pseudonymes peuvent difficilement masquer la réelle identité de l’auteur lorsqu’une enquête est diligentée. Une petite astuce : ne dites jamais sous un pseudonyme ce que vous n’auriez jamais le culot d’assumer sous votre vrai nom.

Pour finir, ces paroles de Rousseau peuvent fortement vous aiguiller dans l’exercice de vos libertés, en général, surtout dans celle de votre liberté d’expression : « Dans la liberté commune, nul n’a le droit de faire ce que la liberté d’un autre lui interdit, et la vraie liberté n’est jamais destructrice d’elle-même. Ainsi la liberté sans la justice est une véritable contradiction […] Il n’y a donc point de liberté sans lois, ni où quelqu’un est au-dessus des lois : dans l’état même de la nature, l’homme n’est libre qu’à la faveur de la loi naturelle qui commande à tous. »

Anya