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27Sep/16

Gérer un projet en équipe.

Lorsque vous êtes chargée d’un projet, on vous tiendra responsable de tout. À juste titre si vous êtes seule dans la réalisation du projet, mais également si vous êtes à la tête d’une équipe ou avec des intervenants extérieurs.
Votre travail sera bien sûr de tout faire pour livrer les réalisations ou accomplir les missions à temps. Dans l’idéal, il suffirait d’avoir correctement prévu la masse travail, provisionné les temps d’exécution, bien ordonné les tâches. Mais la réalité n’est jamais si parfaite. Dites-vous qu’il n’y a pas d’exploit sans challenge. Le challenge n’est jamais aussi meilleur que quand les embûches sont nombreuses. Oui, il vous faudra avoir un esprit ouvert au défi pour gérer un projet.

La première chose à faire est d’énumérer les tâches, les phases, dégrossir la mission. Tenter d’être le plus exhaustif possible. Pour chaque élément identifié, on donne une quantité de travail (qu’on exprimera en jours/homme), une durée (en jours, qui n’est pas forcément la même que la quantité de travail, si par exemple on a un temps de séchage), conditions de démarrage, conditions de finalisation…

Ensuite, il est impératif de distinguer ce qui est important de ce qui est urgent : ce n’est pas forcément les mêmes tâches. Ainsi il faut « prioriser » les actions dont la suite dépend, et les tâches primordiales pour le rendu final. En définitive, il faudra s’organiser de façon à pouvoir traiter ce qui est urgent chaque jour, tout en passant la majeure partie du temps à travailler sur ce qui est important. Si vous êtes comme moi, le soir je prends mon courrier dans la boîte, je passe en revue les lettres, mais s’il y en a trop, je les laisse pour plus tard, car le plus important c’est de dîner. 😉

L’ordonnancement de ces tâches pourra se représenter sous la forme d’un diagramme de Gantt, où l’impact de la fin ( et du début parfois) de chaque tâche peut être matérialisé.
Si vous n’avez pas la main sur certains points, il vous faudra vous enquérir très régulièrement de l’avancée de ces points, et envisager tous les scénarii possibles pour minimiser les impacts d’un retard sur le travail de votre équipe. Si, dans ces scénarii, vous identifiez une possible cause de retard, il faudra alors placer ces points comme urgents et y porter un attention accrue. Par exemple la livraison d’un outil.

À tout moment, il faut pouvoir réaffecter vos ressources sur une autre action si la tâche en cours est bloquée. Vous aurez ainsi approvisionné une liste de tâches secondaires pour occuper les moments d’attente. Ces même tâches que vous aurez identifiées lors de l’ordonnancement initial des tâches urgentes et tâches importantes.

En travail en équipe, la mode est aux SUM (stand-up meetings), des réunions périodiques que l’on pratique debout pour s’assurer qu’elles soient courtes et rapides, mais fréquentes, où chaque membre du projet parle de son travail passé, son avancement, ses réalisations, ses difficultés, le respect ou non de la date butoir. Vous pourrez pour cela vous aider d’un tableau récapitulatif, fait de plusieurs post-it ou sur un logiciel spécifique (tel que phabricator) où chacun place ses tâches dans son état d’avancement. Notez que plus un souci est identifié tôt, plus il sera possible de minimiser son impact! D’autres applications peuvent vous aider à faire vos projets, telles que xPlan, trello, collaborative, et beaucoup d’autres.

Rencontre Afrique du sud/France 2014.

L’autre avantage des SUM, c’est de responsabiliser chaque intervenant à propos de ses tâches, mais également vis à vis de ses interactions avec les autres membres de l’équipe. C’est une sorte de mêlée de rugby qui s’écroule dès qu’un joueur ne se place pas. Poussée à l’extrême, cette méthode demande à chaque membre de provisionner ses propres tâches et de participer ainsi à la gestion du projet. Cela diminue la pression hiérarchique, permet dans la majeure partie des cas d’avoir une meilleure qualité de travail et d’éviter d’avoir des vices cachés « sous le tapis ». Dans la majeure partie des cas car être responsabilisé ne convient pas à tout le monde. En tant que chargée d’une équipe, vous devez ne pas perdre cette réalité de vue.

Il est actuellement reconnu que pour garder toute l’attention et la motivation de votre équipe, il est intéressant de fractionner les développements d’un projet en plusieurs itérations courtes, plusieurs étapes intermédiaires. C’est ce que préconise les méthodes Agile. Mais ces méthodes sont à adapter en fonction de votre secteur. Sa dérivée Scrum est par exemple plus adaptée aux développements industriels, car elle permet aux différentes itérations de se chevaucher, car différentes équipes ne travaillent pas sur les même itérations en même temps, certaines devant les préparer en amont.

Dans tous les cas, pour la meilleure réalisation de votre projet, la transparence reste une qualité importante, tant envers votre équipe que envers votre hiérarchie, ou encore vos commanditaires. Il vous faudra soigner la confiance, le respect, l’entraide, la complicité avec les membres de votre équipe pour palier à chaque difficulté. Vous aurez ainsi la possibilité de rapporter la tenue de la deadline ou l’éventuelle non-tenue des délais de manière professionnelle, en évitant le-tout-au-dernier-moment, au risque de bâcler le travail.

Anya

26Sep/16

L’Amitié, une affaire à ne pas prendre à la légère

Contrairement à sa famille, on a semble-t-il le choix de ses amis. Faut-il prendre ce choix à la légère, quand on sait que nos amis influenceront nos opinions, notre manière de voir le monde et même nos options dans la vie ? D’une certaine manière, ces relations amicales sont une pièce importante dans la configuration de notre bonheur.

Il est vrai qu’en matière d’amitié, il est plutôt question de « feeling », d’affinités que de calculs ingénieux. Enfin, normalement ! Mais idéalement, quand on veut s’épanouir, il est nécessaire de pouvoir remettre en question ces affinités surtout lorsqu’elles sont nuisibles. Il faut par exemple se demander pourquoi je traîne avec cette personne qui me rabaisse sans cesse ou inversement, pourquoi j’aime choisir mes amis de sorte à me sentir supérieur à eux. Dans le premier cas, ce lien peut-être la cause ou le résultat de la mauvaise estime qu’on a de soi et, dans le second, le signe d’une insécurité intime ou un besoin irrépressible de se « rassurer quand on se compare ». Des mécanismes insidieux et inavouables sont souvent le moteur d’une amitié nuisible.

Si l’amitié ne consiste pas non plus en une relation donnant-donnant, elle doit être source de satisfaction d’un côté comme de l’autre; autrement il est possible que quelqu’un se sert de l’autre comme faire-valoir, parfois sans le savoir.

Qu’on se le dise franchement, l’amitié n’est pas une affaire à prendre à la légère. L’adage culte « mieux vaut être seul que mal accompagné » prend ainsi tout son poids. Quoique prétendent les antisociaux, ces propos ne sont pas un hymne à la solitude. C’est une notice parfois négligée mais très utile à nos interactions sociales. Pour en revenir à l’amitié, en tant que « commerce » sérieux, impliquant notre affection, n’ayons pas peur d’ériger des frontières nettes entre elle et la camaraderie.

Que nos passions, nos fréquentations ou nos centres d’intérêt nous fassent côtoyer régulièrement une personne, nous y gagnons un camarade. N’érigeons pas précipitamment le drapeau de l’amitié sur un territoire aussi fragile. L’amitié va bien au-delà et requiert des sacrifices, un vécu, une présence (sans conditions) l’un pour l’autre dans les bons comme les mauvais moments. Il est fondamental d’effectuer cette distinction à l’heure des réseaux sociaux, convoyeurs de relations virtuelles difficiles à qualifier.

Il n’est pas obligatoire de vouloir les mêmes choses, d’avoir les mêmes opinions ou de prendre les mêmes voies que ses amis, c’est certain. Cependant, on ne peut nier qu’il y a un minimum d’aspirations qui représentent le socle d’une amitié viable. Ce cher bon vieux Sénèque (de la tranquillité de l’âme) donne ainsi quelques conseils pour « une amitié bien choisie »:

« Rien pourtant ne réjouira autant l’âme autant qu’une douce et fidèle amitié »

On doit s’épanouir dans une relation amicale. Si une relation dite amicale est toujours en eaux troubles, entre querelles, incompréhensions, jalousies et tensions, il est temps d’y réfléchir plutôt deux fois qu’une. Il est clair que les vrais amitiés traversent des moments difficiles. Mais quand une relation amicale nous prive de toute sérénité, nous nous devons d’employer les grands moyens pour retrouver la paix.

« Les vices rampent de proche en proche donc on devrait choisir nos amis exempts de vices. »

Quel défi !
Les gens se font une idée de qui nous sommes à travers qui nous fréquentons. C’est un fait. Mais ce n’est pas ce qui devrait nous inquiéter le plus. Ce qui est crucial c’est que nos amis ont de l’influence sur nous ! Que nous l’admettons ou pas, que nous le voulons ou pas. Veillons à ce que cette influence soit le plus positif possible. Il ne s’agit pas non plus de réserver notre amitié uniquement aux gens qui sont exactement comme nous ou qui pensent comme nous. On veillera plutôt à avoir avec nos amis un socle de valeurs qui nous sont chères ; en effet, un minimum de valeurs communes est nécessaire pour assurer la bonne marche des relations amicales.

Par ailleurs, il faut fuir comme la peste les relations qui nous entraînent vers le bas.


« Mais aujourd’hui en une telle pénurie, d’honnêtes gens, soyons moins exigeants »

Il est difficile d’avoir un ami exempt de tous les vices, toujours présent pour nous, qui sait toujours comment nous épauler et qui nous offre une amitié sans aucune fausse note. Certes, il est tout à fait possible de se confectionner un compagnon imaginaire sur mesure frôlant la perfection. Mais dans le monde réel il faut surtout apprendre à accepter les défauts de ses amis et savoir les apprécier malgré leurs défauts.

Gardons également à l’esprit qu’une relation amicale elle-même n’est pas un long fleuve tranquille. Il faut savoir communiquer pour arranger les désaccords avec ses amis et surmonter les épreuves de l’amitié.


« Ne manquons pas d’éviter les gens tristes qui pleurent sur tout et qui trouvent partout des sujets de plainte »

Une belle amitié nous aide à nous épanouir. Elle ne doit pas nous conduire à un état dépressif permanent. Bien sûr, il arrive qu’on ait des amis dépressifs et c’est naturel d’aider ceux-ci à surmonter leur état dépressif ou de les épauler face à l’adversité. La recommandation d’éviter les gens tristes ne fait aucunement référence à cette situation. Au contraire, questionnons-nous sur la loyauté des amis qui disparaissent systématiquement, lors de nos traversées du désert. Ne pas se lier d’amitié aux gens tristes, c’est plutôt se préserver de ceux qui font le culte de la négativité.

MM

15Sep/16

TWITTER: 140 caractères et plus de flow

Souvenez-vous de deux précieux conseils des tutoriels sur Twitter à l’époque (ou plutôt vous pouvez dorénavant les oublier) :

# Apprendre à contracter ses liens pour gagner des caractères sur Twitter : eh bien, il semble que dorénavant, cet exercice ne sera forcément plus nécessaire sur le site de microblogging.

# Prendre un « Username* » @ assez contracté pour permettre aux gens qui répondent d’avoir assez de caractères pour le faire : c’est également désormais inutile comme recommandation puisque cet élément ne compte plus dans le calcul des 140 caractères.


On se souvient de la volonté de Twitter de supprimer les 140 caractères, aussitôt décriée par bon nombre de Twittos attachés à cette particularité de l’oiseau bleu. En effet, la contrainte des 140 caractères a l’avantage de rendre la formulation de l’idée précise et permet d’être percutant. Par ailleurs, elle favorise une timeline assez fluide et facile à dérouler. Ces nouveaux changements initiés sont tout de même une manière de contourner la règle sacrée des 140 caractères sans l’enfreindre réellement.

Si ces deux conseils des tutoriels deviendront obsolètes dès le lundi 19 septembre, quelques petites recommandations sont plus que jamais de rigueur et ne devraient jamais changer. Un petit rappel de ces règles de savoir-vivre sur Twitter :

  • rester courtois dans les échanges

  • éviter les propos racistes, sexistes ou injurieux

  • éviter de harceler les autres Twittos

  • ne pas écrire des choses qu’on n’assumerait pas IRL*
  • ne pas hésiter à bloquer/signaler les comptes qui vous harcèlent
  • éviter de mettre des « spoils » de films et de séries (il y va de la 
survie de votre compte)

Élie

* Username (nom d’utilisateur)

* IRL = in real life (dans la vie réelle)

21Jan/16

Dis-moi qui tu suis je te dirai qui tu es

« Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es » : ce vieil adage sert à attirer l’attention sur quelle impression on dégage compte tenu de notre entourage. Il peut être utile de le garder à l’esprit et de s’en aider pour maîtriser son image publique sur les réseaux sociaux.

Une foule se rassemble, formant un visage vue de dessus

Si certains reconnaissent d’emblée qu’un individu subit l’influence de ceux qu’il fréquente, pour d’autres, cet impact extérieur n’agit que sur des personnalités faibles et est contestable dans l’absolu. Quoiqu’on en pense, que l’on soit soi-même influençable ou pas, il est tentant de se faire une idée de quelqu’un en se basant sur ses fréquentations. Il est important de se demander ce qu’on laisse paraître de ses relations sur les réseaux sociaux. Quelle idée pourrait se faire de vous un recruteur ou une relation professionnelle en accédant à vos profils et contacts publics.

Choisir ses relations en fonction du qu’en-dira-t-on est bien sûr un comportement hypocrite et peut-être une preuve de manque de personnalité, mais déterminer quelles relations peut-on exposer publiquement, doit être réfléchi. En d’autres termes, l’invitation d’une personne ou le fait de suivre une personne sur un réseau d’accès public doit découler d’une stratégie. Est-il alors besoin de préciser que ce qu’on choisit d’échanger publiquement avec cette personne doit être également mûri. L’existence des messages privés sur toute sorte de réseaux est utile pour les autres échanges.

Qui faut-il avoir dans ses réseaux publics ?

La réponse la plus évidente à cette question est : vous pouvez avoir qui vous voulez, autant de personnes que vous voulez, pour peu qu’elles le veuillent bien (n’en venez jamais à harceler les gens pour qu’ils rejoignent vos réseaux en ligne).

Gardez toutefois à l’esprit qu’un profil ouvert au public l’est à tous les publics (amis, famille, relations professionnelles), tout le monde est susceptible de lire ce que vous écrivez, tout le monde peut voir qui vous fréquentez sur le réseau tant que l’accès n’est pas bloqué. Il est donc crucial de n’exposer que les relations que vous pouvez assumer aux yeux de tous.

Traitez avec qui vous voudrez bien, mais sachez avec qui vous afficher ou quel sujet aborder avec les contacts du net. Un réseau comme Facebook ou Google+ rend les choses faciles pour peu qu’on sache, d’une part, comment cloisonner les relations (amis/connaissances/public etc.) et d’autre part, ce qu’on souhaite partager avec chacune de ses relations. Il est donc important de savoir compartimenter, voire de savoir qui faire figurer dans ses réseaux en fonction de ce qu’on y partage. Par exemple, la présence de vos collègues sur votre compte Facebook doit être calculée en fonction de votre relation avec chacun d’entre eux, de ce que vous y dites, de ce que vous partagez.

Par ailleurs, autant il est vrai que suivre un homme politique sur Twitter ne veut pas dire adhérer à ses opinions, autant, ce geste anodin peut être une indication d’un certain intérêt pour la politique elle-même. Il peut ainsi se faire, à tort ou à raison, une certaine lecture de qui vous êtes, à travers qui vous suivez sur les réseaux sociaux. Vous devez toujours avoir cet aspect des choses à l’esprit.

D’aucuns pensent qu’un certain nombre de contacts doit figurer dans nos réseaux publics compte tenu de nos objectifs et également pour que notre profil soit pertinent.

– Quelques comptes de votre domaine professionnel

Au-delà d’un simple suivi, interagir avec ces personnes peut permettre de connaître les avancées dans son domaine ou établir une relation qui serait bien utile.

– Quelques comptes de domaines proches de votre profession

Avec quels professionnels vous interagissez le plus souvent au travail ? Pensez à avoir des comptes que vous suivez sur vos profils publics de ces domaines d’activité, pas forcément ceux avec qui vous travaillez.

– Quelques comptes d’autres domaines clefs

Vous êtes le seul juge de ce qui peut vous paraître clef. Par exemple, des comptes diffusant l’actualité, des journaux, des comptes de ressources humaines…

– Quelques comptes de domaines qui vous intéressent

Vous vous intéressez à d’autres univers que le vôtre ? N’hésitez pas à suivre des comptes qui sont orientés.

– Des modèles

Il s’agit des comptes de ces personnes qui vous inspirent : entrepreneurs, penseurs, activistes, blogueurs, leaders…

– Des comptes relatifs à vos loisirs ou vos passions

La décision d’exposer vos passions sur un réseau que vous n’avez pas verrouillé doit être prise en toute connaissance de cause. Il n’est pas de passion idiote. Cependant, c’est à vous de faire le choix, selon l’image que vous souhaitez présenter, d’affirmer ou de taire certaines de vos passions, selon les comptes que vous suivez ou avec lesquels vous communiquez publiquement.

Cette liste de figures clefs à suivre est loin d’être exhaustive. Selon l’entreprise où l’on travaille, notre poste, il est intéressant de garder un œil sur les autres entreprises du secteur IRL comme sur les réseaux sociaux. Mais la décision d’afficher cet intérêt pour la concurrence ne doit pas être prise au hasard. Ce qui nous amène à cette question cruciale : Y a-t-il des gens qu’il faut éviter d’avoir dans ses réseaux publics ?

des pantins sont placés côtes à côte, pour simuler une foule

Y a-t-il des gens qu’il faut éviter d’avoir dans ses réseaux publics ?

Encore une fois, il faut préciser que c’est vous qui choisissez librement et si possible stratégiquement.

Sachez que les personnes que vous choisissez de suivre influeront sur les sujets dont vous débattrez. Aussi, si vous souhaitez éviter d’afficher publiquement votre couleur politique par exemple, il vous faudra éviter de suivre des comptes qui vous pousseront à vous exprimer sur ce sujet.

De manière générale, évitez les comptes orientés vers la provocation gratuite, les injures ou les personnes faisant l’apologie de crimes ou délits.

Il est surtout important de savoir qu’il existe tout un tas d’outils pour se débarrasser des personnes auxquelles on ne souhaite plus être confronté. Sur Twitter par exemple, il est aisé de simplement arrêter de suivre la personne, de bloquer le compte ou le masquer.

Anya

27Mar/15

De l’image de soi sur les réseaux sociaux

Dans certaines cultures, on aurait chacun trois faces. La première est celle que l’on montre au monde. La deuxième est celle que nos proches connaissent. La troisième, notre véritable reflet, personne ne la connait.

Soyez conscients que sur un réseau social, il doit essentiellement être question de la première face, de l’image que vous voulez montrer au monde et que vous assumeriez qu’il vous renvoie de vous.

Grande statue  représentant une Divinité Khmer à 3 visages
Divinité Khmer – provenance Angkor Thom, Cambodge – Musée Guimet

Un réseau social, quelque soit la configuration que vous en faites, que le compte soit personnel ou professionnel, qu’il soit privé (verrouillé au public) ou public, qu’il soit nominatif ou sous un pseudonyme, n’a pas vocation à être un journal intime. Après, il appartient à chacun de choisir de s’épancher sur tel ou tel autre sujet, même concernant sa vie.

Cette aptitude à s’adresser à un large public combinée à la liberté d’expression font des réseaux sociaux des plateformes, qui soutiennent par excellence des révolutions politiques, des sensibilisations et partage d’idées, des messages publicitaires etc.

Quelques limites à la liberté d’expression.

Quelque soit la nature des messages que vous choisissez de porter, assurez-vous qu’ils ne heurtent pas une autre liberté. Ne dit-on pas usuellement que « la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres » ?

Sur Instagram par exemple, beaucoup prennent la liberté de poster des photos prises sans le consentement des personnes présentes sur le cliché. Assurez-vous que ceux dont vous diffusez l’image soient consentants, sinon vous portez atteinte à leur droit à l’image.

Il est préférable aussi de garder à l’esprit dans vos échanges sur les réseaux que les diffamations, les insultes, le harcèlement tombent sous le coup de la loi. On se souvient toujours de la condamnation d’un Twittos à 466 Tweets d’excuse (nombre estimé de vues du Tweet incriminé) pour avoir insulté deux personnalités politiques sur TWITTER et ce, sous astreinte de 100 euros par manquement constaté.

Une certaine distinction entre compte public et compte privé

Sachez, par exemple, que le 19 novembre 2010, le Conseil des prud’hommes de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) a jugé le licenciement de trois salariés, pour dénigrement de leur hiérarchie sur Facebook, fondé. Mais depuis cette décision, la jurisprudence semble tenir compte du fait que le compte en cause soit ouvert à tous ou réduit aux simples amis du salarié. Le Conseil des prud’hommes de Lens, dans une décision du 22 mai 2012, a ainsi considéré que « les communications faites au travers du site Facebook sont de nature privée » et qu’ « en aucun cas elles ne sont injurieuses envers son employeur ». Le licenciement de l’employé, dans ce cas, a été considéré sans cause réelle et sérieuse.

Il est encore permis de se plaindre de son boulot auprès de ses amis ; mais étaler ses frustrations au travail, sur un compte public, peut fonder un licenciement lorsque les critiques portent atteinte à l’image de l’entreprise.

L’anonymat sur la toile est une illusion

Certains, forts de l’anonymat que semble leur donner internet, ne réalisent pas que leurs propos les engagent tout de même. Les pseudonymes peuvent difficilement masquer la réelle identité de l’auteur lorsqu’une enquête est diligentée. Une petite astuce : ne dites jamais sous un pseudonyme ce que vous n’auriez jamais le culot d’assumer sous votre vrai nom.

Pour finir, ces paroles de Rousseau peuvent fortement vous aiguiller dans l’exercice de vos libertés, en général, surtout dans celle de votre liberté d’expression : « Dans la liberté commune, nul n’a le droit de faire ce que la liberté d’un autre lui interdit, et la vraie liberté n’est jamais destructrice d’elle-même. Ainsi la liberté sans la justice est une véritable contradiction […] Il n’y a donc point de liberté sans lois, ni où quelqu’un est au-dessus des lois : dans l’état même de la nature, l’homme n’est libre qu’à la faveur de la loi naturelle qui commande à tous. »

Anya