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28Sep/16

Quelques droits consacrés par la loi numérique

Le projet de loi pour une République numérique a été examiné et est adopté aujourd’hui devant le sénat. Même si ce projet de loi n’est pas une révolution mais en grande partie une transposition dans l’ordre national de droits reconnus au niveau européen, cette loi marquera la consécration de dispositions nécessaires à une bonne régulation de la société numérique.

On sait que la régulation d’une société numérique va au-delà du législateur. Il nécessite également une volonté, un engagement des grandes figures du numérique, surtout dans une sphère internationale et virtuelle. Certes les fournisseurs d’accès internet, par exemple, sont sous le contrôle de l’ARCEP qui s’assurera de la bonne tenue de leurs obligations et du respect des principes régissant leur domaine. Mais s’agissant de la protection des données personnelles, quelles moyens de coercition soumettront les grandes figures telles que les GAFA aux normes nationales, les sanctions pécuniaires de la CNIL ?

Basiquement, par cette loi, le législateur essaie de jouer sa partition. Cependant, une part prépondérante de cette régulation appartient aux acteurs du numérique incluant notamment les simples utilisateurs que nous sommes. Chacun de nous devient d’une certaine manière un acteur de l’internet. La régulation du net passera par l’éducation massive des utilisateurs, d’une part, responsables de leurs publications et d’autre part, ayant leur voix au chapitre face aux méthodes des grandes entreprises du net. C’est sûrement dans cet esprit que cette loi a inauguré une forme de consultation citoyenne inédite. En effet, rappelons que 21 330 citoyens ont co-écrit ce projet de loi. Si les propositions citoyennes ont fait l’objet de nombre d’amendements, le résultat final revêt l’étoffe d’un compromis démocratique.

De multiples aspects de la société numérique y sont abordés :

L’accessibilité des données publiques

We are open

Dans l’article 1er, est consacré un droit à l’open data. Les données publiques doivent être librement et gratuitement accessibles. L’objectif visé par le législateur est d’« élargir massivement les obligations de diffusion spontanée de documents et données des organismes publics ».

Le contrôle de ses données personnelles

La loi prévoit que « toute personne dispose du droit de décider et de contrôler les usages qui sont faits des données à caractère personnel la concernant. »

L’utilisateur moyen a-t-il vraiment conscience de la collecte de ses données ? Même quand on en a conscience, maîtrise-t-on vraiment comment elle est faite et a-t-on le choix des destinataires et des usages ?
Quand on sait que ce qui est publié sur Facebook devient propriété du site*, on s’interroge sur la portée d’une telle disposition ? *selon les conditions d’utilisation du site, celles-là même qu’on accepte souvent sans lire !

Le droit à l’oubli numérique des mineurs

La présence des mineurs sur le réseau laisse des données qu'ils doivent être libres d'assumer ou pas plus tard.

L’article 19 de la loi numérique dispose que « le responsable du traitement est tenu d’effacer dans les meilleurs délais les données à caractère personnel qui ont été collectées dans le cadre de l’offre de services de la société de l’information lorsque la personne concernée était mineure au moment de la collecte. »

En effet, le droit à l’oubli numérique, c’est le droit pour une personne d’obtenir que les informations à son sujet mises en ligne soient effacées après un moment du cyberespace, une sorte de réhabilitation de sa réputation sur le net. Ce droit s’affiche en général comme une arme contre le traçage, la diffamation…

Souvent actifs de manière précoce et pas forcément conscients des enjeux de leurs publications, les mineurs sont protéger d’eux-mêmes et des autres par ce droit dont le législateur définit précisément les modalités d’exercice.

La mort numérique

Notre identité numérique perdure après notre mort

Que deviendront nos mails, profils Facebook, nos données en général après notre mort ?
Certains réseaux sociaux nous permettent de décider dans leurs paramètres de cette question. Le testament numérique établi par cette nouvelle loi nous permet de disposer de ce qu’il adviendra de l’ensemble de nos données après notre mort. En l’absence de telles dispositions, les héritiers ont le droit de modifier ou de supprimer nos données après notre mort.

La consécration de la neutralité du net

La neutralité du Net est un principe devant garantir l’égalité de traitement de tous les flux de données sur Internet. Les discriminations liées à quelque facteur que ce soit (contenu, source, destination) sont alors considérées comme illégitimes. L’ARCEP sera le gardien de cette neutralité en sanctionnant les opérateurs qui l’entraveront.

Le délit d’entrave numérique à l’IVG

Le fait de transmettre « par tout moyen, notamment par des moyens de communication au public par voie électronique ou de communication au public en ligne, des allégations, indications ou présentations faussées et de nature à induire intentionnellement en erreur, dans un but dissuasif, sur la nature, les caractéristiques ou les conséquences médicales d’une interruption volontaire de grossesse ou à exercer des pressions psychologiques sur les femmes s’informant sur une interruption volontaire de grossesse ou sur l’entourage de ces dernières. » ( art L. 2223-2 du code de la santé publique) est puni de 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende.

Élie

21Jan/16

Dis-moi qui tu suis je te dirai qui tu es

« Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es » : ce vieil adage sert à attirer l’attention sur quelle impression on dégage compte tenu de notre entourage. Il peut être utile de le garder à l’esprit et de s’en aider pour maîtriser son image publique sur les réseaux sociaux.

Une foule se rassemble, formant un visage vue de dessus

Si certains reconnaissent d’emblée qu’un individu subit l’influence de ceux qu’il fréquente, pour d’autres, cet impact extérieur n’agit que sur des personnalités faibles et est contestable dans l’absolu. Quoiqu’on en pense, que l’on soit soi-même influençable ou pas, il est tentant de se faire une idée de quelqu’un en se basant sur ses fréquentations. Il est important de se demander ce qu’on laisse paraître de ses relations sur les réseaux sociaux. Quelle idée pourrait se faire de vous un recruteur ou une relation professionnelle en accédant à vos profils et contacts publics.

Choisir ses relations en fonction du qu’en-dira-t-on est bien sûr un comportement hypocrite et peut-être une preuve de manque de personnalité, mais déterminer quelles relations peut-on exposer publiquement, doit être réfléchi. En d’autres termes, l’invitation d’une personne ou le fait de suivre une personne sur un réseau d’accès public doit découler d’une stratégie. Est-il alors besoin de préciser que ce qu’on choisit d’échanger publiquement avec cette personne doit être également mûri. L’existence des messages privés sur toute sorte de réseaux est utile pour les autres échanges.

Qui faut-il avoir dans ses réseaux publics ?

La réponse la plus évidente à cette question est : vous pouvez avoir qui vous voulez, autant de personnes que vous voulez, pour peu qu’elles le veuillent bien (n’en venez jamais à harceler les gens pour qu’ils rejoignent vos réseaux en ligne).

Gardez toutefois à l’esprit qu’un profil ouvert au public l’est à tous les publics (amis, famille, relations professionnelles), tout le monde est susceptible de lire ce que vous écrivez, tout le monde peut voir qui vous fréquentez sur le réseau tant que l’accès n’est pas bloqué. Il est donc crucial de n’exposer que les relations que vous pouvez assumer aux yeux de tous.

Traitez avec qui vous voudrez bien, mais sachez avec qui vous afficher ou quel sujet aborder avec les contacts du net. Un réseau comme Facebook ou Google+ rend les choses faciles pour peu qu’on sache, d’une part, comment cloisonner les relations (amis/connaissances/public etc.) et d’autre part, ce qu’on souhaite partager avec chacune de ses relations. Il est donc important de savoir compartimenter, voire de savoir qui faire figurer dans ses réseaux en fonction de ce qu’on y partage. Par exemple, la présence de vos collègues sur votre compte Facebook doit être calculée en fonction de votre relation avec chacun d’entre eux, de ce que vous y dites, de ce que vous partagez.

Par ailleurs, autant il est vrai que suivre un homme politique sur Twitter ne veut pas dire adhérer à ses opinions, autant, ce geste anodin peut être une indication d’un certain intérêt pour la politique elle-même. Il peut ainsi se faire, à tort ou à raison, une certaine lecture de qui vous êtes, à travers qui vous suivez sur les réseaux sociaux. Vous devez toujours avoir cet aspect des choses à l’esprit.

D’aucuns pensent qu’un certain nombre de contacts doit figurer dans nos réseaux publics compte tenu de nos objectifs et également pour que notre profil soit pertinent.

– Quelques comptes de votre domaine professionnel

Au-delà d’un simple suivi, interagir avec ces personnes peut permettre de connaître les avancées dans son domaine ou établir une relation qui serait bien utile.

– Quelques comptes de domaines proches de votre profession

Avec quels professionnels vous interagissez le plus souvent au travail ? Pensez à avoir des comptes que vous suivez sur vos profils publics de ces domaines d’activité, pas forcément ceux avec qui vous travaillez.

– Quelques comptes d’autres domaines clefs

Vous êtes le seul juge de ce qui peut vous paraître clef. Par exemple, des comptes diffusant l’actualité, des journaux, des comptes de ressources humaines…

– Quelques comptes de domaines qui vous intéressent

Vous vous intéressez à d’autres univers que le vôtre ? N’hésitez pas à suivre des comptes qui sont orientés.

– Des modèles

Il s’agit des comptes de ces personnes qui vous inspirent : entrepreneurs, penseurs, activistes, blogueurs, leaders…

– Des comptes relatifs à vos loisirs ou vos passions

La décision d’exposer vos passions sur un réseau que vous n’avez pas verrouillé doit être prise en toute connaissance de cause. Il n’est pas de passion idiote. Cependant, c’est à vous de faire le choix, selon l’image que vous souhaitez présenter, d’affirmer ou de taire certaines de vos passions, selon les comptes que vous suivez ou avec lesquels vous communiquez publiquement.

Cette liste de figures clefs à suivre est loin d’être exhaustive. Selon l’entreprise où l’on travaille, notre poste, il est intéressant de garder un œil sur les autres entreprises du secteur IRL comme sur les réseaux sociaux. Mais la décision d’afficher cet intérêt pour la concurrence ne doit pas être prise au hasard. Ce qui nous amène à cette question cruciale : Y a-t-il des gens qu’il faut éviter d’avoir dans ses réseaux publics ?

des pantins sont placés côtes à côte, pour simuler une foule

Y a-t-il des gens qu’il faut éviter d’avoir dans ses réseaux publics ?

Encore une fois, il faut préciser que c’est vous qui choisissez librement et si possible stratégiquement.

Sachez que les personnes que vous choisissez de suivre influeront sur les sujets dont vous débattrez. Aussi, si vous souhaitez éviter d’afficher publiquement votre couleur politique par exemple, il vous faudra éviter de suivre des comptes qui vous pousseront à vous exprimer sur ce sujet.

De manière générale, évitez les comptes orientés vers la provocation gratuite, les injures ou les personnes faisant l’apologie de crimes ou délits.

Il est surtout important de savoir qu’il existe tout un tas d’outils pour se débarrasser des personnes auxquelles on ne souhaite plus être confronté. Sur Twitter par exemple, il est aisé de simplement arrêter de suivre la personne, de bloquer le compte ou le masquer.

Anya