Category Archives: Égérie de carreau

26Fév/15

Il n’y a pas de petit ennemi

« Comment tirer profit de ses ennemis » : cet opuscule de Plutarque de l’an 100 a sans aucun doute des preuves à faire encore dans notre société moderne. Il pourrait tout autant servir à un bon coaching de développement personnel qu’à un cours de marketing.

En effet, la notion d’inimitié renvoie de prime abord à une hostilité et une tension qui ne sont souhaitables à personne. Tant que vous le pourrez, évitez donc de vous créer des adversaires. Néanmoins, c’est parfois inévitable et on ne peut contrôler la rivalité d’autrui, pourquoi ne pas chercher à en tirer le meilleur parti ?

D’une part, sur un plan personnel, les relations de rivalité peuvent nous aider à être plus exigeants envers nous-mêmes et à nous améliorer.

D’autre part, sur le plan professionnel, la question qui se pose concrètement est celle de savoir comment tirer profit de la concurrence.

Que ce soit sur un plan personnel ou un plan professionnel, il y a une attitude à adopter pour que cette adversité nous soit bénéfique ou du moins qu’elle ne nuise pas à nos intérêts.

Trois astuces extraites de « comment tirer profit de ses ennemis » :

– Nous sommes surveillés par nos ennemis et tâchons d’en faire autant.

Vous avez souvent entendus cette phrase : « Gardez vos amis près de vous, mais gardez vos ennemis encore plus près. »

Des billets de banques, en Euro

Il ne s’agit pas de maintenir artificiellement une relation malsaine avec vos rivaux. Il convient à ce point de préciser que vous ne devez pas non plus faire une fixation maladive et contre-productive sur vos adversaires. Tâchez tout simplement de ne pas les perdre de vue. Gardez aussi à l’esprit tout ce qu’ils pourraient faire pour vous nuire et essayez de savoir d’avance comment remédier à cette nuisance.

Est-ce bien utile de souligner que l’usage de pratiques de surveillance illégales est fortement déconseillé, Eh non, on n’a pas le droit de placer des micros, ni des caméras chez ses adversaires ! Au contraire, la maitrise des techniques d’intelligence économique semble nécessaire : il faut collecter légalement les données, traiter de manière pertinente les informations relatives aux acteurs du marché…

Par ailleurs, garder la communication ouverte avec ses ennemis peut être également un avantage pour négocier en cas de besoin.

– Nous sommes surveillés par nos ennemis, tâchons donc d’être irréprochables.

« Ne fais rien que ton ennemi ne puisse savoir. » disait Sénèque. Cette phrase résume assez bien l’esprit de la deuxième recommandation. Cependant, comme nul n’est parfait, il serait plutôt sage de cacher vos travers à vos concurrents. Vous ne voudriez pas leur donner le bâton pour vous faire battre.

Votre ennemi vous regarde, c’est certain. Pourquoi ne pas orienter son regard, le contrôler ? Quoiqu’il en soit évitez de lui jeter vos failles sous les yeux.

L’intelligence économique suppose pour être aboutie de savoir protéger ses propres informations.

Par ailleurs, afin de paraître irréprochable, il convient de soigner son image de marque. La communication ou plutôt l’art de communiquer est votre ami. Ne laissez aucune brèche que votre concurrent puisse exploiter pour vous créer un « bad buzz ». Une bonne image de marque est essentielle également pour une réussite des rapports B to C.

– Servons-nous des critiques de nos ennemis comme miroir afin d’y contempler nos défauts.

Pierre Corneille le formulait de manière remarquable : « Fuyez un ennemi qui sait votre défaut. » Conseil avisé dont la pertinence reste relative à la situation et surtout à son caractère remédiable.

Say NO! to the Kryptonite

Soyons francs et réalistes, si vous êtes sur un marché, où fuiriez-vous ? Il n’y a rien de plus dangereux qu’un ennemi qui tient entre ses mains votre « Kryptonite ». Assurez-vous d’être le premier à savoir qu’il la détient et …fuyez ! Non, je rigole. Faites-y face le plus dignement possible !

Rappelons qu’il est plus prudent de ne pas laisser transparaitre l’existence d’une quelconque faiblesse à votre ennemi (soyez irréprochables ou emmurez vos secrets inavouables).

Ce troisième point concerne plus les insuffisances sur lesquelles vous aurez à travailler, à vous améliorer. Des fois, ces carences vous échappent à vous-mêmes, vous n’arrivez pas à les discerner. Bien sûr, vous êtes si bienveillants envers vous-mêmes qu’une autocritique judicieuse n’est pas une sinécure. Qu’à cela ne tienne, vos ennemis sont vos alliés pour chercher la petite bête.
Vous voulez connaître vos défauts, prêtez l’oreille à ce que dit votre rival de vous. C’est exactement sur ses critiques qu’il vous faudra travailler.

D’un autre côté, n’hésitez pas à vous inspirer des qualités et avantages qu’il a sur vous.

Anya

11Nov/14

L’art de se présenter brièvement ou l’« elevator pitch »

Savoir se présenter avec pertinence en une poignée de secondes n’est pas chose aisée. Aujourd’hui, il est essentiel de savoir parler de soi en quelques mots expressifs, que ce soit de façon orale ou écrite.

D’habitude, on a du mal à trouver les mots pour se décrire. Faut-il jouer la carte de la modestie ou se couvrir de lauriers au risque de paraître d’emblée prétentieux ? Il est impossible d’avoir une seconde occasion de faire une première bonne impression. Or, cette première belle image de vous est vitale pour une relation naissante. Il faut donc savoir se mettre en avant en mettant l’accent sur ce qui vous lie à votre interlocuteur.

Deux personnes se saluent lors d'un premier entretien. L'une, de face cherche à donner une bonne impression: salutations d'entrée, poignée de main ferme, sourire agréable, ...
Entretien professionnel. Objectif: laisser une bonne impression

En pratique, il faut donc rester objectif et chercher à marquer les esprits avec finesse. Plus facile à dire qu’à faire, certes. Mais l’idéal est de se préparer d’avance en rédigeant une approche à adapter aux différentes circonstances.

Même sur les réseaux sociaux, il faut avoir l’art de se présenter brièvement. Sur Twitter par exemple, l’exercice est plus ardu dans la mesure où on a droit uniquement à 160 caractères pour éditer sa « bio ». L’idéal dans ces cas est de faire ressortir ses centres d’intérêt pour aiguiller vos futurs abonnés.

Certains penchent pour la petite citation. Mais sachez prendre une citation qui vous caractérise vraiment et qui n’est pas courante. En effet, ils pullulent, les comptes où comme bio, on retrouve « on ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux » d’Antoine de Saint-Exupéry. Il est possible de formuler votre propre citation qui est de vous-même et qui reflète votre vision du monde. Une approche drôle et originale est une belle manière d’accrocher l’intérêt de vos abonnés.

Dans un tout autre registre, les formations destinées aux demandeurs d’emploi insistent désormais sur le fait qu’en dehors de savoir rédiger un curriculum vitae, il faille être capable de se faire remarquer en quelques mots bien choisis par un recruteur.

11 conseils pour un Elevator Pitch auprès d’un recruteur ou d’un futur collaborateur :

  • Accrochez d’entrée votre interlocuteur.
  • Pour une bonne première impression, pensez à être souriant, présentable et énergique.
  • Ayez une poignée de main ferme.
  • N’oubliez pas de saluer avant toute introduction.
  • Regardez votre interlocuteur.
  • Donnez votre identité.
  • Exposez brièvement votre cursus et vos domaines d’expertise ou votre savoir-faire.
  • Identifiez les points communs à votre parcours et à l’entreprise.
  • Concluez de façon à retenir l’attention : il faut qu’on se souvienne de vous.
  • Demandez un rendez-vous et laissez votre contact.
  • Remerciez et confirmez votre intérêt.

Anya

07Oct/14

Etudier ou entreprendre : ne choisissez plus !

La valeur n’attend pas le nombre des années, les idées brillantes non plus. Pourquoi la création d’entreprises devrait attendre la fin des études ? En effet, les obstacles à la création d’entreprise par des étudiants ont été étudiés lors des assises de l’entrepreneuriat d’avril 2013 et le récent statut d’étudiant-entrepreneur mis en place en France permettrait de passer outre toutes ces contraintes.

Le premier appel à projet aura lieu en janvier 2015. Trois conditions sont requises pour une candidature auprès d’un des 29 Pôles étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat (PEPITE) répartis sur tout le territoire :

1. Avoir moins de 28 ans, en cours ou fin d’étude.

2. Avoir au moins le baccalauréat.

3. S’inscrire au D2E est nécessaire (diplôme qui sanctionne le parcours entrepreneurial en fin d’études).

De jeunes diplômés se présentent devant des stands d'entreprise lors d'un salon de rencontres professionnelles.
De jeunes diplômés viennent à la rencontre des entreprises lors d’un salon (EgeriesMag)

– Etre suivi par le réseau PEPITE : cet accompagnement est précieux dans la mesure où les jeunes entrepreneurs pourront bénéficier des conseils d’entrepreneurs et d’un guide pour le financement.

– Ne pas renoncer à l’obtention d’un diplôme et bénéficier d’une formation appliquée à l’entrepreneuriat et à la gestion. De plus, on peut aménager ses études en fonction des contraintes entrepreneuriales.

– Avoir un accès à l’espace de « coworking » du PEPITE ou d’un partenaire pour favoriser la mise en réseau des étudiants-entrepreneurs dans leur diversité. La question de l’emplacement de la start-up est ainsi résolue.

– Pouvoir signer un Contrat d’Appui d’Entreprise (CAPE) avec un partenaire du réseau PEPITE ou une structure couveuse.

– Avoir une sécurité sociale via le statut d’étudiant lors de création d’entreprise.

Bien que ce statut ne réponde pas à une question cruciale qui est celle d’assurer leurs besoins pendant la période de création d’entreprises pour les étudiants non boursiers, il donne un coup de fouet à la culture entrepreneuriale des plus jeunes. Un grand pas du gouvernement français en faveur des 30% d’étudiants souhaitant démarrer une start-up.

Anya

16Sep/14

ô misère ô déflation

Les prévisions économiques européennes suscitent quelque inquiétude avec l’évocation permanente d’une menace de déflation. Redoutée comme phénomène économique, une déflation est une baisse de l’indice des prix observée sur une période de plusieurs trimestres; à l’opposé, l’inflation est la hausse des prix.

Même s’il favorise divers placements, notamment dans l’or, l’immobilier ou les actions, une flambée des prix n’est pas non plus considérée comme propice à l’économie. L’épisode d’inflation que l’Allemagne a connu en 1929 a laissé de profonds stigmates dans la conception de l’économie européenne. La politique économique européenne est donc axée sur la stabilité des prix.

Des billets de banques, en Euro

Il semble pourtant que l’inflation reste désormais souhaitable en Europe. Paul Krugman, le prix Nobel d’économie en 2008 va jusqu’à dire : « En Europe, l’inflation n’est pas le problème, mais la solution. » En effet, on prônait une relation inverse entre le taux de chômage et l’inflation. Cette relation mise en évidence par la courbe de Philips s’est avérée erronée pendant la stagflation dans les années 70. Cette période est marquée par une forte inflation couplée d’une faible croissance économique entraînant un taux de chômage élevé.

Le nouveau ralentissement des prix est de mauvaise augure pour l’économie européenne qui a toujours du mal à se remettre sur les rails après la crise économique de 2008, la grande récession. La déflation est considérée comme plus dangereuse que l’inflation car il est encore plus difficile d’y remédier. La déflation des années 30 en Europe illustre la spirale épineuse que représente ce phénomène en économie. C’est pourquoi les différents gouvernements et les banques centrales s’acharnent contre les signes avant-coureurs.

La Banque Centrale Européenne préconise un taux d’inflation d’environ 2% par an au sein de la zone euro. Mais selon les chiffres d’Eurostat, l’inflation est tombée à 0,3% sur un an, contre 0,4% en juillet, selon les chiffres publiés vendredi 29 août par Eurostat. Pour l’heure, on constate plutôt une désinflation en Europe. Il existe une différence entre la déflation et la désinflation qui est un ralentissement de l’inflation, donc une diminution du taux d’inflation : le niveau général des prix augmente moins vite.

Face à cette croissance faible, cette inflation faible, cette dette élevée et ce chômage grimpant, Mario Draghi ne cesse d’affirmer la nécessité d’accroître l’investissement dans des activités productives publiques et privées. Pour sa part, la BCE veut insuffler cette croissance avec un programme de rachat d’actifs privés et une baisse historique des taux d’intérêt.

Anya

16Avr/14

L’économie selon ÉgériesMag

Selon un diplomate portugais, « La curiosité mène à tout : parfois à écouter aux portes, parfois à découvrir l’Amérique ».

L'économie

Quel genre de curiosité vous tient en haleine ? Ecouter aux portes peut être audacieux et fructueux, je ne vous jetterai pas la pierre. Mais découvrir le nouveau monde ou plutôt explorer les rouages de notre monde parait bien plus exaltant.

Et si nous orientions notre appétit vers la consommation, le business et la vie publique ?
Promis, je serai une bonne interlocutrice, simple et concise, avec des questions en économie qui nous touchent directement ou indirectement.

J’essaierai d’être éloignée, le plus possible, de la définition d’économiste adoptée par le docteur Laurence Peter, à savoir : « un expert qui saura demain pourquoi ce qu’il avait prédit hier ne s’est pas produit aujourd’hui ».

Dans cette rubrique, pas d’absurdes prévisions, des chiffres sans fin, des taux et graphiques à s’arracher les cheveux.

Il s’agira de dénicher les interrogations liées à la consommation ainsi qu’à l’entrepreneuriat, les poser et vous proposer une analyse.

Anya