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29Nov/16

Que nous réserve le luxe dans le futur ?

Ce 29 Novembre 2016 a eu lieu la première édition de la Luxury Forward au Conseil Économique, Social et Environnemental, Palais Iéna, à Paris sous le patronage du Ministre de l’économie, de l’industrie et du digital et sous le patronage de la secrétaire d’État au numérique et à l’innovation. Cette conférence pose la question du luxe de demain et pose une réflexion autour de la rencontre du luxe et du digital. #LuxuryForward

« Le monde du luxe feutré et celui des startups, plus bruyant, ne se heurtent pas : ils se rencontrent » selon Axelle Lemaire, secrétaire d’état au numérique et à l’innovation.

On estime que le digital va représenter jusqu’à 40% des ventes par an dans le luxe. Les marques de luxe ont hésité avant de comprendre la valeur ajoutée du digital. La simple présence en ligne avait été perçue par certaines grandes maisons comme une vulgarisation.

Même si elles disposent désormais de conseillers pour appréhender et investir la toile en gardant leurs valeurs, ont-elles compris pleinement les enjeux du digital pour le luxe de demain ?

La mode et la beauté ont eu une place particulière dans cette conférence qui a également la restauration, l’art, les alcools etc. Il a d’ailleurs été assez rapidement souligné que la mode est plus rentable que le secteur de l’automobile.

Madame Agnès VISSOUD en charge du digital chez Louis Vuitton paraît, pour sa part, avoir pris la mesure de l’intersection inévitable du luxe et du digital. « Les nouvelles générations ne conçoivent pas de luxe sans nouvelles technologies » affirme-t-elle notamment.

Les acteurs du luxe semblent avoir pris conscience d’une nouvelle définition du luxe dans le futur. Le terme « expérience » prendrait alors le pas sur celui du luxe. Le digital aura un rôle de plus en plus important à y jouer.

Par ailleurs, il a été relevé que l’industrie de la mode en Europe doit pouvoir prendre « le virage de l’innovation ». La secrétaire d’état a insisté sur la nécessité de la Fashion Tech, son apport en terme de créativité, d’innovation.

On sait qu’aux côtés de la fashion week, émergent désormais les défilés de la Fashion Tech Week. Le concept de la Fashion Tech réunit la mode et les nouvelles technologies. La quatrième édition de la Fashion TechWeek a eu lieu du 6 au 13 Octobre dernier, avec moins de publicité que la Fasion week. Néanmoins, le concept suscite de plus en plus d’engouement. Entre les vêtements connectés et les impressions 3D, la mode se donne des allures surréalistes en s’alliant aux nouvelles technologies.

L’univers de la beauté a également pris le pli des nouvelles technologies. Plum Perfect en est un exemple parmi tant d’autres. Cette application aide à trouver le maquillage qui convient le mieux à votre carnation. Cette technologie est d’ailleurs proposé par des marques sur leur application. Ainsi, l’application de Iman Cosmetics a une fonctionnalité similaire : sous la lumière adéquate, votre photo du visage est analysée par l’application. Il en ressort le make-up adapté à votre peau, du fond de teint au rouge à lèvres.

De cette conférence, on retiendra ce terme, un concept du chef étoilé Benallal : le tradinovation, introduire de l’innovation dans la tradition sans que l’un l’emporte sur l’autre.

Anya

02Oct/14

Qui est le garant du droit à l’oubli numérique ?

Dans un cyberespace où notre e-réputation nous précède, le droit à l’oubli numérique est indispensable. Il s’agit du droit pour une personne à demander et obtenir que les informations à son sujet mises en ligne soient retirées du net. En somme, c’est une sorte de réhabilitation de sa réputation sur le net. Ce droit s’affiche comme une arme contre le traçage, la diffamation…

Auparavant, le fichage était l’apanage de l’administration. On sait par exemple en droit pénal, que le casier judiciaire d’une personne ayant fait l’objet de certaines réhabilitations, est remis à plat. Interdiction est alors faite à toute personne ayant été au courant de la condamnation de la mentionner après. Il serait anormal dans ce cas que des informations, articles et autres données concernant ladite condamnation circulent librement sur le net en impactant éternellement sur la vie du condamné et de ses proches.

Tableau noir d'école écrit à la craie : 'Droit à l'oubli numérique'
Droit à l’oubli numérique

De nos jours, le fichage est quotidien. De nombreux sites collectent des données personnelles à des fins diverses. La directive européenne de 1995 relative à la collecte des données personnelles avaient pour autant définies des conditions. Ce texte étant devenu obsolète face aux nouvelles évolutions de la société numérique. Début 2012, un projet de directive a été déposé à cette fin ; en réalité, il donnerait lieu à un règlement en 2015. Il y est affirmé le droit à l’oubli numérique, ainsi que des sanctions (amendes) prévues en cas de non-application.

On peut bien sûr effacer des informations laissées volontairement sur un réseau social. Mais sont-ils complètement effacés ou restent-ils stockés dans des serveurs ? Par ailleurs, qu’en est-il des articles et éléments laissés par d’autres personnes ?

Plus récemment, une décision de la CJUE en date du 13 mai 2014 a consacré le « droit à l’oubli » relatif aux informations personnelles des particuliers. Fin mai, Google a dû donc mettre à disposition un formulaire pour demander le déréférencement. 135 000 demandes ont déjà été émises par des particuliers et plus de la moitié n’ont pu être satisfaites par Google. Bien sûr, il reste pour l’intéressé la possibilité d’agir en justice pour l’intéressé. En effet, une décision du tribunal de grande instance de Paris en date du 16 septembre 2014 s’appuie sur l’arrêt de la CJUE pour ordonner à Google le retrait des informations.

La question qui se pose est celle des critères établis par Google pour effacer ou non une publication à la demande de l’intéressé. Il semble que les données pertinentes compte tenu de la profession n’aient pas droit à l’oubli pour la firme américaine. Devrait-on laisser à Google ou à tout autre moteur de recherche le soin d’établir ses propres critères, ses propres délais en matière d’oubli numérique alors que légiférer ou élaborer un règlement en la matière assurerait plus d’efficacité  et de garanties aux particuliers ?

Élie